La dernière femme exécutée dans le canton de Vaud

Un article de Gilbert Marion
paru dans le mensuel romand d’histoire et d’archéologie Passé simple (novembre)
Notre triste héroïne est née à Molondin, dans une famille modeste. Elle est l’aînée de quatre frères et une sœur. Elle a probablement été servante dans diverses familles, peut-être à Moudon. C’est là qu’en 1813, âgée de 28 ans, elle épouse le régent de Seigneux. Jean Jacob Durussel a alors 77 ans. Ce mariage permet à Marie Marguerite née Peytregnet d’améliorer de manière significative son statut social. D’après les archives fiscales, l’instituteur de Seigneux fait partie des cinq ou six propriétaires les plus aisés du village. Il a déjà été marié deux fois et n’a pas d’enfants. Il n’en a pas non plus de ce troisième mariage. Aucune limite d’âge n’a cours dans les tâches et fonctions. Une fois nommé à un poste, on y reste à vie, tant que la santé le permet. Or cette force de la nature n’est plus apte à conduire sa classe. Diverses plaintes de parents à la Municipalité et au pasteur de Dompierre montrent que Jean Jacob Durussel a fait son temps. En raison de ces pressions, il consent en juillet 1816 à quitter le poste qu’il a occupé fidèlement durant 50 ans. On convient avec la Municipalité d’une pension annuelle de 40 francs, payable à chaque trimestre. La loi permettait que l’on prélève auprès des parents une taxe par enfant scolarisé pour payer cette retraite aussi...
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