L’Autriche rêve de paix à Neuchâtel

Publié le 22 août 2018

La maison de la rue du Pommier 7 à Neuchâtel. – © Vincent Quartier-la-Tente.

Une maison de maître de la rue du Pommier abrite des entretiens secrets en 1917. Vienne tente en vain de mettre fin à la guerre avec la France, l’Angleterre et l’Italie.

Vincent Quartier-la-Tente


En 1917, la Première Guerre mondiale s’éternise et l’épuisement guette les belligérants. François-Joseph, empereur d’Autriche, meurt le 21 novembre 1916. Charles de Habsbourg, âgé de 29 ans, lui succède. Avec sa jeune épouse Zita de Bourbon- Parme, le jeune souverain tente au printemps 1917 de négocier une paix séparée avec la France et, à travers elle, avec les puissances alliées. Des entretiens secrets se déroulent à Neuchâtel dans une maison patricienne située à la rue du Pommier 7. Désireux de conclure la paix, Charles de Habsbourg écrit au pape Benoît XV afin qu’il intervienne auprès des alliés. Le souverain pontife répond à cet appel, mais en vain : la France républicaine ne souhaite pas le Vatican comme médiateur. L’empereur Charles tente ensuite de faire partager ses vues à son alliée, l’Allemagne. Il n’obtient pas de résultat. Finalement, avec l’appui de son épouse Zita, il décide d’entamer des négociations avec la France. La jeune impératrice veut voir cesser ce conflit. Comme l’Italie a rejoint le camp de la France et de la Grande Bretagne en 1915, les origines italiennes de l’impératrice suscitent la méfiance de gradés et de conseillers autrichiens et hongrois. Alors que deux de ses frères, René et Félix, servent dans les rangs de l’armée autrichienne, les deux autres, Sixte et Xavier, se sont engagés aux côtés des alliés, dans l’armée belge. L’empereur Charles de Habsbourg charge ces deux derniers de mener des négociations souterraines avec le gouvernement français. En...

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