Jamais mieux ailleurs qu’ici

Sur une armoire électrique, au bas de la rue Saint-Laurent, Lausanne, – © Raphaël Aubert
J’ai passé maintes fois devant, mais sans la remarquer. Sur une armoire électrique, au bas de la rue Saint-Laurent, à Lausanne, on peut lire: «Et pourtant, je ne suis jamais tout à fait moi-même ailleurs qu’ici. Guy de Pourtalès.» Je suis d’autant plus reconnaissant à la personne qui me l’a fait découvrir que j’ai beaucoup d’admiration pour ce magnifique écrivain. Pour ses biographies, parmi lesquelles Wagner et Louis II de Bavière, lues dans ma jeunesse. Et bien sûr pour La pêche miraculeuse (1937). Cette œuvre magistrale qui valut à son auteur le Grand Prix du roman de l’Académie française. Le Neuchâtelois est d’ailleurs à ce jour le seul écrivain helvétique – bien qu’il ait repris alors sa nationalité française – à l’avoir reçu avec Bernard Barbey, après-guerre, et, plus récemment, Joël Dicker.
Curieux destin au demeurant que celui de Guy de Pourtalès (1881-1941), constamment partagé entre ses diverses patries. L’Allemagne natale où son père était officier, la Genève de son enfance, Neuchâtel où il suit le gymnase. La France et Paris où il se fixe, est mobilisé durant la Grande guerre, où il publie. Puis c’est à nouveau la Suisse pour soigner sa tuberculose, le château d’Etoy, Lausanne, où il décède, un an à peine après la mort de son fils tué sur le front des Flandres.
Dans La pêche miraculeuse, on retrouve ce cosmopolitisme propre à une certaine aristocratie de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, aux multiples parentèles ayant fait souche...
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