J’ai fait pleurer ma pharmacienne
Un homme cruel
Alors que j’expliquais à ma pharmacienne que les anti-dépresseurs étaient devenus totalement inefficaces (dans les groupes de contrôle, les placebos marchent mieux) et qu’elle pouvait tout aussi bien les donner à son chien, elle m’a rétorqué que j’allais désespérer des milliers de patients – et peut-être même ruiner son officine – avec ce genre d’informations. Elle a ajouté que j’étais un homme cruel, ce qui était plutôt un compliment, et s’est mise à pleurer tout doucement comme si je venais de lui enlever ses dernières illusions. Comme je racontais cette histoire à un ami qui soutient que la dépression est une lâcheté de l’âme et qu’on ne peut rien contre la lâcheté, il a aussitôt réagi en me disant que «J’ai fait pleurer ma pharmacienne» serait un excellent titre pour un de mes livres. Il la soupçonne d’ailleurs d’être amoureuse de moi et m’a rappelé le mot de Louise Brooks: «Si vous voyez un homme cruel, ne le lâchez pas! Ils ne courent pas les rues… »
Une conversation avec Thibaudet
J’ai pris un thé avec Albert Thibaudet, fin connaisseur de Baudelaire, de Fromentin et d’Amiel. À propos de ce dernier – je lui avais confié que j’avais écrit un roman inspiré par sa vie –, il a observé que les deux grands livres de la littérature genevoise sont Les Confessions de Jean-Jacques Roussseau et Le Journal Intime d’Henri-Frédéric Amiel. Tous deux naissent de cet examen personnel en lequel Stendhal voyait la...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi














