Genius loci

Monte Verità, l’hôtel moderniste, architecte Emil Fahrenkamp (1927). – © Raphaël Aubert

Cabane qui servait de solarium ©Raphaël Aubert
Il faut chercher entre les cimes pour apercevoir en contre-bas – deviner, plutôt – le lac Majeur et la rive d’en face. On est ici comme dans un cocon de verdure, un écrin protégé. Au cœur d’un beau parc ombragé par des arbres plusieurs fois centenaires. Voici la maison de thé, tout en bois, précédée d’un carré de gravier soigneusement ratissé à la manière des jardins zen. Plus haut, c’est déjà un morceau de forêt presque sauvage avec une cabane. L’une des habitations rustiques qui furent construites par les tout premiers occupants des lieux qui pratiquaient le naturisme, l’héliothérapie et le végétarisme, cultivant fruits et légumes pour leur propre consommation.
C’est en 1900 que s’installe le groupe à l’origine de l’aventure de Monte Verità. Le concept de Lebensreform est alors en vogue dans la foulée des idées développées par Tolstoï. On parle aussi de la Gesamtkunstwerk, d’œuvre d’art totale à la suite de Wagner, et, trente ans plus tôt, Nietzsche a achevé à Ascona sa Naissance de la tragédie, qui oppose Apollon à Dionysos, l’esprit grec aux forces primitives de la nature.

Deux des fondateurs de Monte Verità, Ida Hofmann (à gauche) et Henri Oedenkoven (à droite) © Coll. part.
Ils sont sept. Parmi eux, il y a Ida Hofmann (1864-1926). Issue d’un milieu bourgeois, elle s’intéresse à la théosophie, aspire...
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