Et si le procès de Judas méritait d’être révisé?

© Bon pour la tête 2018 / Matthias Rihs
La couverture
provocatrice de l’Obs de la semaine
passée posait la question: faut-il réécrire la Bible et le Coran? relançant pour la énième fois le débat sur le contenu de certains textes dits sacrés
et supposés intouchables par d’aucuns, et par exemple sur ce qu’on pourrait
dire des apologies de la violence, notamment dans certaines sourates du Coran
ou dans le Livre de Josué de l’Ancien Testament.
Même si l’on relance
ce débat qui n’a rien de nouveau pour des motifs le plus souvent liés à des
querelles idéologico-politiques momentanées, le fond de la question – qui a
trait à l’interprétation et à la relecture critique des textes anciens ou plus
récents, jusqu’au fameux pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline –,
n’en demeure pas moins digne d’attention et de discussion bien au-delà des
seuls cercles de spécialistes.
C’est du moins ce que
je me disais en lisant le dernier livre d’Anne Soupa, après Les pieds dans le bénitier et Dieu aime-t-il les femmes?, consacré au personnage
maudit par excellence que représente Judas dans la tradition chrétienne, qui
implique d’abord la «construction» d’un personnage à sa source évangélique,
immédiatement diabolisé par l’apôtre Jean – alors que Paul de Tarse, témoin
plus proche du Christ, l’ignore complètement – et devenant ensuite l’image par
excellence du traître et du Juif cupide, pour ne pas dire la figure
emblématique à nez crochu du...
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