#embrassetonsinge

© Pascal Parrone / Bon pour la tête
Ça s’est passé comme ça. Je tombe sur une affiche dans la rue. Elle montre une femme (ou un enfant?) et un singe enlacés, cherchant la bouche l’un de l’autre. Je me dis que le groupe d’électro-rock Shaka Ponk qui annonce ainsi son concert fait fort dans la provoc.
L’instant d’après, la sociologue du dimanche qui sommeille en moi se met à gamberger. L’antispécisme, se dit-elle, a le vent en poupe; il affirme l’égalité entre humains et animaux. La suite logique, n’est-ce pas la réhabilitation de la zoophilie au nom de l’amour libre toutes espèces confondues?
L’instant suivant encore, je me fais des reproches: tu cherches la petite bête, comment peux-tu avoir des pensées aussi tordues? Une chronique sur la question? Pouah! Et quoi encore?
Je fais quand même une petite recherche sur la toile. Et je suis prise d’un léger vertige en découvrant que mes élucubrations n’en sont pas: le débat sur la légitimation de la zoophilie est même bien entamé.
En 2001 déjà, dans un texte paru dans Nerve Magazine, Peter Singer, penseur pionnier de la libération animale, pose les bases philosophiques justifiant la sexualité interspécifique. Bien des pratiques autrefois étiquetées perverses, comme la sodomie, ne le sont plus, dit-il; si le tabou de l’amour entre espèces tient bon, c’est que les humains s’accrochent au désir – naturellement injustifié – de marquer leur différence.
Mais tous les antispécistes ne sont pas d’accord avec Singer. Certains considèrent, à l’inverse, que la zoophilie, c’est typiquement...
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