Les bonnes nouvelles du GIEC

Par Jean-Christophe de Mestral,
physicien, membre de la commission cantonale vaudoise de l’énergie, président d’iThEC (international Thorium Energy Committee)
Les médias «bien tendance» nous abreuvent d’informations catastrophistes: «La sécheresse extrême en Europe appelée à se répéter» (24 heures du 6.8.20), couverture médiatique intense des COP successives, «Le climat, principale cause des désastres naturels en 20 ans» (24 heures du 12.10.2020) − lire: Le réchauffement d’origine anthropique du climat… −, «Jusqu’à 50 millions de déplacés par an d’ici 2100» − Le réchauffement va augmenter à la fois le nombre et l’intensité des inondations − (24 heures du 3.12.2019), «Aux USA, la pluie et la montée des océans amplifient les tempêtes» − Depuis un siècle, les ouragans sont plus fréquents à cause de la combinaison entre des précipitations abondantes et les élévations océaniques − (24 heures du 28.7.16), pour ne citer qu’un minuscule échantillon.
Mais le GIEC, considéré comme une autorité scientifique et politique en matière de climat, n’est pas d’accord.
Pour commencer, dans le rapport du GIEC de 2001 (TAR WG1, «les bases scientifiques », 14.2.2.2, p. 774) le lecteur est mis en garde contre l’impossibilité de réaliser des prévisions climatiques à long terme: «En résumé, une stratégie doit reconnaître ce qui est de l’ordre du possible. En recherche climatique et modélisation, nous devons réaliser que nous avons affaire à un système chaotique couplé non linéaire, et qu’en conséquence les prévisions à long terme des futurs états climatiques n’est pas possible». Il n’est donc plus nécessaire de paniquer sur des évocations 2050 ou 2100, qui ne sont, d’après le GIEC (et les mathématiques), que pure spéculation.
Le défi de la simulation de la couverture nuageuse
D’ailleurs, concrètement, la modélisation de la couverture nuageuse et de ses effets reste à ce jour très problématique. Dans son dernier «résumé pour décideurs», le GIEC concède: «La simulation de la couverture nuageuse dans les modèles climatiques reste un défi. Il est très probable [very high confidence] que les incertitudes liées aux processus nuageux expliquent en grande partie les écarts de sensibilité des modèles climatiques». Vu les écarts importants de sensibilité climatique des modèles, ce point est essentiel. Et cette question ne se limite probablement pas uniquement aux écarts de sensibilité des modèles.
Inondations? Le dernier rapport AR5 (Assessment Report 5, 2013, p. 214) précise: «A l’échelle globale, il n’y a ni plus ni moins d’inondations et leur importance n’a pas varié significativement», à l’opposé du titre de 24 heures du 3.12.2019 mentionné plus haut.
Sécheresses? Dans le même rapport, p. 215: «il n’y a pas suffisamment de preuves qui permettent de suggérer une tendance globale depuis 1950».
En ce qui concerne les événements météorologiques locaux sévères (AR5, p 216), «les tendances observées n’ont qu’un faible niveau de confiance».
Quant aux tempêtes tropicales, on découvre que «les données actuelles n’indiquent aucune tendance significative pour la fréquence des cyclones tropicaux au niveau global pour le siècle passé. L’activité des cyclones tropicaux n’a pas augmenté sur le long terme.»
En Antarctique, «Il est très probable que l’étendue moyenne annuelle des glaces de l’Antarctique ait augmenté à un rythme de 1,2 à 1,8% par décennie entre 1979 et 2012» (AR5, 2013).
«Censure de bonnes nouvelles»
Mais avant d’en arriver à ces déclarations, le GIEC n’a pas été exempt de tentatives de «censure de bonnes nouvelles». Par exemple, dans son rapport de 1995 (Second Assessment Report), on trouve la suppression des deux passages suivants entre la version pré-publication (approuvée par le GIEC) et la version effectivement publiée (source: Wall Street Journal, 12 juin 1996): «Aucune des études citées ci-dessus n’a démontré sans ambigüité que nous pouvons attribuer les changements [climatiques] observés spécifiquement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.»
«Aucune étude à ce jour n’a attribué positivement tout ou partie [du changement climatique observé à ce jour] à une cause anthropique [d’origine humaine].»
Une autre autorité (américaine, cette fois) en la matière, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), avait d’ailleurs publié le commentaire suivant sur son site web, avant de le voir supprimé par l’administration Obama le 3 novembre 2009: «Il a été supposé qu’une augmentation du dioxyde de carbone entraînerait un réchauffement de la planète. Bien que le dioxyde de carbone dans l’atmosphère ait augmenté au cours des 100 dernières années, rien ne prouve qu’il soit la cause d’une augmentation des températures mondiales.»
La NOAA publie également des graphiques sur la hausse du niveau des mers. Depuis 1890, le niveau de l’eau baisse à Stockholm de 3,77 mm par an. Linéairement. A New York, le niveau monte de 2,88 mm par an. Aucune accélération ne peut être constatée, tout comme au Havre où la mer monte de 2,07 mm par an.
La couverture neigeuse de l’hémisphère nord a gagné 1 million de km2 entre 1967 et 2017, passant de 46 à 47 millions de km2 (Rutgers Global Snow Lab). Le glas de la neige n’a pas encore sonné.
Par ailleurs, la NASA (aussi une autorité) avait déclaré en octobre 2018: « »Nous constatons une tendance au refroidissement », a déclaré Martin Mlynczak du Centre de recherche de Langley de la NASA. »A très haute altitude, près de la limite de l’espace, notre atmosphère perd de l’énergie thermique. Si la tendance actuelle se poursuit, elle pourrait bientôt établir un record de froid de l’ère spatiale »».
«Il n’y a pas d’urgence climatique»
Tout cela démontre que nous n’avons, au mieux, qu’une compréhension superficielle du système climatique incroyablement complexe de la Terre.
Ce sont pour ces raisons qu’un courrier a été adressé le 23 septembre 2019 au Secrétaire Général des Nations Unies par 500 scientifiques et économistes de tous horizons, portant pour titre «Il n’y a pas d’urgence climatique». Aux dernières nouvelles, ils attendent toujours une réponse de M. Antonio Guterres.
En conclusion, ce n’est pas le moment de céder à la panique et de déclarer des urgences climatiques urbi et orbi. Il est essentiel de s’en tenir aux faits et aux observations. Ce domaine est hélas trop politisé ou, plutôt, instrumentalisé. Le message n’est pas de se désintéresser de la question de l’environnement, bien au contraire. Il y a beaucoup de raisons de s’y intéresser. Mais il faut faire la distinction, dans l’analyse, entre le climat (qui n’est politiquement concerné que par le CO2 et dont la compréhension de la science est, au mieux, approximative) et l’environnement (tout le reste!).
Pour reprendre les mots de Bjorn Lomborg, un activiste environnementaliste depuis 30 ans, «Il est plus rationnel et efficace d’investir des milliards pour l’innovation verte que de dépenser des milliers de milliards pour la réduction des émissions de carbone». En effet. C’est un problème d’allocation des ressources et, au final, c’est toujours le citoyen qui fournit ces ressources sonnantes et trébuchantes aux gouvernements.
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