Cioran, un bouddhiste à quatre sous…

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«Denken ist danken», disait Heidegger. À l’opposé, Cioran n’écrit que pour se venger. Peter Sloterdijk a d’emblée noté que la pensée de Cioran puise ses sources dans le ressentiment. Dieu lui-même devrait s’excuser de l’avoir mis au monde. S’il postule son existence, c’est pour mieux anéantir sa création.
Après Schopenhauer et Nietzsche, il use de la métaphysique comme d’un symptôme de la souffrance qu’inspire le monde et comme d’une aubaine pour le fuir. «Est sincère, dit Schopenhauer, celui qui admet ce qui lui manque.» «Il me manque tout, répond Cioran et pour la même raison tout est de trop pour moi.» Une telle radicalité est au fondement des «exercices négatifs» de celui qui se définissait comme un bouddhiste roumain à quatre sous.
«C’est tout pour aujourd’hui?» me demande un lecteur. «N’est-ce pas amplement suffisant?» lui ai-répondu. Peut-être est-ce même plus profond que vous ne l’imaginez et moins percutant que je ne l’espérais…
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