Cérès, la divinité oubliée, se confie

Cérès foulant aux pieds les attributs de la guerre. – © Simon Vouet
BPLT: Êtes-vous fâchée de cette absence?
Cérès: Quand on traverse les siècles depuis les temps grecs et romains, on ne s’offusque pas d’une goujaterie.
Avez-vous vu le spectacle?
Bien sûr. En spectatrice invisible et discrète, comme cela était souhaité. J’ai été émue de voir les foules de ce lieu composer le jeu avec talent et venir en masse l’applaudir. Un regret cependant: on n’a pas voulu de nous mais aucune autre star n’est apparue à cette occasion. Sinon cet abbé-président que j’ai trouvé bavard et pompeux. J’eusse été heureuse de découvrir les nouvelles femmes qui font fantasmer les Vaudois.
Admettez que ce fut impressionnant. Tous les records ont été battus quant au nombre de visiteurs.
Sans doute. Mais je suis plus sensible à l’art, au rêve, qu’à l’arithmétique.
Depuis quand au juste venez-vous à Vevey?
C’est une longue histoire. Bien avant que l’on parle de la Fête des vignerons, des Confréries laïques issues du Moyen-Âge défilaient à Vevey, sous le regard suspect des baillis bernois et des curés. En 1747, il fut rédigé un Compliment de Cérès qui précisait mon entrée dans la tradition, hors de l’histoire, hors de la politique.
Vous avez été admirée mais aussi décriée…
Ô combien! En 1797, lors de la première fête, les Bernois avait une trouille bleue que nous ne véhiculions les idées révolutionnaires à la mode en Pays de Vaud à ce moment. Mais après la Révolution, nous sommes restées suspectes. Mais la Confrérie nous a bien défendues. En 1833, les piétistes...
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