L'Espace de Jacques Pilet

Bain de paix à Genève
Le mot paix est tabou pour beaucoup. Si on la réclame illico en Ukraine ou à Gaza, on risque de méchants commentaires. Il n’empêche que ces jours, elle est à l’honneur à Genève. D’abord au plan de l’éducation. Il s’est tenu ce jeudi un vaste débat au Palais des Nations autour de ce thème. Comment, au-delà de l’actualité, s’imprégner d’un état d’esprit plus pacifique que belliqueux?

Merci à l’OTAN!
L’image doit illuminer le visage de Madame Viola Amherd et frétiller d’aise son commandant en chef Süssli: six hélicoptères de combat américains sur l’aérodrome de Payerne. Leurs pilotes, est-il dit, sont venus entraîner leurs petits camarades suisses et s’exercer eux-mêmes en haute montagne.

Trop discrète industrie
On parle beaucoup du ménage des banques. Et pour cause. On s’inquiète de l’agriculture. A raison. On se demande ce que nous réserve le duopole Migros-Coop. L’industrie suisse? Elle fait moins les gros titres, mis à part ses glorieuses vedettes de l’horlogerie et de la pharma. Mais voilà qu’elle vient de se rappeler à nous avec la fermeture de Vetropack à St.Prex.

Le tumulte dans nos têtes
La question nous taraude. Comment le gérer, ce tumulte de l’époque? Tirer le rideau et se recentrer sur soi et ses dadas? Chauffer les émotions jusqu’à se forger des certitudes inoxydables? Mettre les journaux à la poubelle au seul bénéfice de l’histoire, de la culture, de la philosophie, des joyeusetés du divertissement? Comme si l’appart n’était pas assez grand? Ou respirer à fond, rester calmes au choc des nouvelles et tenter d’y voir clair tant bien que mal?

Où va l’Europe? C’est aussi notre affaire
Les Suisses se contrefichent de l’élection prochaine du Parlement européen. Normal. Pourtant les partenaires de l’UE qui lui sont plus ou moins reliés feraient bien d’ouvrir l’œil sur les changements qui pourraient survenir. Ils ne manqueront pas d’effets dans son entourage. Sur trois plans au moins. Survol.

Droit dans le mur
L’histoire douloureuse de mon ami Jean-Louis Porchet, producteur, grande figure du cinéma romand, vaut d’être racontée. Quel parcours pour cet autodidacte fou de cinéma, travailleur acharné, si bellement doté d’empathie créatrice!

Frénésies guerrières
Les bombes continuent de tuer, ici et là. Et nous, dans le joyeux printemps, subissons le feu roulant des informations. On s’y habitue. Plus grand monde ne parle de paix. Les discours s’enflamment: il faut des armes, toujours plus d’armes. Dans le sillage des Etats-Unis, l’Europe, France en tête, n’en finit pas de nourrir l’hubris belliqueuse. La Suisse aussi.

Les leçons du Portugal
Le 50ème anniversaire de la Révolution des Œillets qui mit fin à la dictature de Salazar et à l’époque coloniale se rappelle à nous. Que tirer de cette célébration? Un cas historique et aussi la sagesse d’un peuple, dont d’autres peuvent être jaloux.

La démocratie… tout en souplesse
Il y a des jours où l’accumulation d’informations finit par troubler nos certitudes. Celle, par exemple, de savoir l’Europe ancrée dans la démocratie. A chacun d’en juger…

Les mafias se royaument en Suisse
La cheffe de la police fédérale (Fedpol), Nicoletta della Valle, n’a pas la langue dans sa poche. Elle vient de donner une interview à la «NZZ» qui mérite l’attention. Selon elle, les organisations criminelles internationales sont bien implantées chez nous et les moyens pour les traquer sont insuffisants.

Le dernier fantasme de García Márquez
«Nous nous reverrons en août», Gabriel García Márquez, traduit de l'espagnol (Colombie) par Gabriel Iaculli, Editions Grasset, 144 pages.

Suisse-Palestine: d’obscurs blocages
L’alignement de la Suisse sur les positions américaines et israéliennes devient patent. Sinon comment expliquer le refus de débloquer les 20 millions promis à l’UNRWA, l’entité de l’ONU qui assure depuis 1950 un soutien alimentaire, sanitaire et éducatif, auprès des réfugiés palestiniens, dans les territoires occupés, ainsi qu’à Gaza? Et voilà que même des banques suisses emboîtent le pas et refusent des versements à destination de cette organisation humanitaire.

« Le bal des illusions » en France. Et dans le monde ?
Richard Werly, le célèbre journaliste de Blick.fr, assidu des plateaux télé français, nous dit où en est la France et comment le monde la voit (1). Qui pourrait mieux le faire ? Franco-suisse, Parisien toujours en route, il a séjourné dans de nombreux pays. Il est allé interroger d’éminents journalistes, des figures politiques, des experts à la fibre francophone, partout en Europe, en Amérique, en Asie. Résultat des courses: beaucoup d’interlocuteurs frustrés, parfois même atterrés. Visions trop sombres. Ou encore trop optimistes ?

Et pan sur la Suisse ! L’auto-goal des maîtres de conscience
L’arrêt dit historique de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) condamnant la Suisse pour « son manque d’action face au changement climatique » divise l’opinion helvétique. La gauche et les verts jubilent, la droite classique marmonne, la droite nationaliste s’indigne… à moins qu’elle ne se réjouisse aussi: on lui sert sur un plateau un argument qui nourrira sa détestation de tout ce qui porte le nom d’Europe. L’UE bien sûr, mais aussi le Conseil de l’Europe, le club élargi , créé en 1949 avec la noble mission de promouvoir les droits humains: 46 membres, la Russie ayant été exclue en 2022.

L’homme à la tête du monstre
Il a fait les titres ces jours en raison de son salaire et de ses bonus: 14,4 millions pour les neuf mois, en 2023, passés à la tête de l’UBS en train d’avaler le Credit Suisse. Aux commandes donc d’un monstre bancaire qui, si cela tourne mal – on parle de «risque systémique» –, plongerait la Suisse dans des affres économiques sans nom. Mais qui est donc Sergio Ermotti?

Quitter Gaza? Oui, mais au prix fort
Le quotidien communiste français «L’Humanité» (mais oui, il existe encore!) publie une enquête accablante sur un commerce égyptien. L’agence Hala Consulting and Tourism, propriété de l’homme d’affaires Ibrahim Al Argany, proche du président Al Sissi, s’est fait une spécialité. Elle permet, avec l’accord des Israéliens et des Egyptiens, la sortie de Gaza aux personnes en mesure de payer de fortes sommes.

Le chef de l’armée suisse patauge
L’idée de M. Ignazio Cassis, la convocation d’une «conférence de paix» sans la Russie, sur la base des revendications de l’Ukraine, est aux oubliettes. Sous la risée générale. Ses diplomates tentent d’amortir le choc de cette violation de la neutralité, assurent maintenir tous les contacts. Sans espoir de rétablir avant longtemps la réputation de «facilitatrice de paix» qu’eut longtemps la Suisse. Mais les gaffes continuent de s’accumuler.

Réussir l’examen ou s’exiler
On connaît peu la réalité et l’histoire des pays baltes, pourtant membres de l’UE et de l’OTAN. Le magazine «L’Express» raconte ce qui se passe en Lettonie. Ce petit pays de 1,9 millions d’habitants, autrefois occupé par l’Empire allemand puis l’URSS. On y compte une forte minorité russophone: entre 25% et 35% des habitants, avec le bon passeport, ou celui de Russie, beaucoup sans papiers. Concentrés dans la capitale, Riga, et dans les localités de l’est. Ils rencontrent beaucoup de problèmes ces temps-ci…

Plaidoyer pour un renouveau européen
Tel est le titre du livre, modestement désigné comme un essai, signé par notre ami, collaborateur de BPLT, Martin Bernard. Que ceux que les aléas de l’Union européenne lassent, irritent ou indiffèrent, se rassurent. On n’y parle pas de Bruxelles. Le regard va plus loin, dans l’histoire et vers l’avenir. Les philosophes s’y expriment, pas les technocrates.

L’histoire à la fois ignorée et manipulée
Kundera a admirablement évoqué «L’Insoutenable légèreté de l’être». Qui évoquera l’insoutenable légèreté du pouvoir? Les propos bellicistes d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre tenus à Paris ces jours sont ahurissants. Et l’Assemblée nationale d’approuver un accord jusqu’auboutiste avec l’Ukraine, un gazouillis peu réfléchi. A l’exception du Parti communiste, de la France insoumise, devant Marine Le Pen et les siens qui s’abstiennent. De quoi tout cela est-il le signe?

Les idéologies passées au mixer
La Ville de Genève et ses associations dans le vent inventent une recette politique: tout mélanger, brasser et servir chaud. Cette semaine se déroulent au bout du lac plusieurs réunions, débats et ateliers sous le titre: «Genre & climat, même combat».

Un peuple rejeté par tous?
La guerre continue à Gaza, sans même une trêve, repoussée aux pires calendes. La colonisation s’intensifie en Cisjordanie. Qu’adviendra-t-il de la Palestine? La tempête des émotions est légitime. Les beaux discours sans effets foisonnent. Mais dans l’ombre plusieurs puissances manœuvrent, élaborent des plans pour l’après-Gaza. Des négociations secrètes se nouent. Tour d’horizon.

Et si Macron avait posé une bonne question?
Jusqu’où peut-on mener une guerre par procuration? Par l’envoi de fonds, d’armes, de munitions, de spécialistes et de mercenaires, alors que les troupes s’épuisent. Interrogation jusque-là escamotée. Une autre s’impose: à quel moment vaut-il mieux stopper l’escalade et enfin envisager quelque forme de paix?

La diplomatie suisse déboussolée
Où placer la Suisse sur la carte géopolitique en mouvement? Bien peu de pays s’en soucient. Et nous? Dans le bleu. Les initiatives de Ignazio Cassis et ses prises de position tapageuses commencent à susciter le malaise. Quant à Viola Amherd, sa dérive pro-OTAN et la gabegie de sa gestion de Ruag apparaissent de plus en plus consternantes.