L'Espace de Jacques Pilet

Macron et Bayrou, deux spécimens pour l’histoire
Les historiens chercheront un jour à comprendre comment, dans tant de pays, la classe politique s’est coupée du peuple. Le président et le premier ministre provisoire de la République française retiendront leur attention. Deux caricatures opposées.

Musk dézingue notre avion
La capacité de défense de l’armée suisse est remarquable. Du moins lorsqu’il s’agit de balayer les informations qui contredisent ses plans. Sous la houlette de Madame Viola Amherd, grande pourvoyeuse de milliards militaires, nos chefs de guerre ont accueilli avec une moue condescendante la déclaration d’un certain Elon Musk à propos du FA-35. Dont nous avons acheté 36 exemplaires. Il le dézingue de A à Z.

Syrie: surprises, surprises
Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…

Le coup d’Etat en Roumanie et la dérive de l’UE
L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE.

Les somnambules mènent au chaos. Par le verbe et par les armes
Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.

Choc politique majeur en Roumanie
A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe.

Quand les grands jouent avec le feu
La troisième guerre mondiale en vue? On peut voir dans ce qui se passe ces jours «une tempête dans un verre d’eau», comme disent des généraux de plateau sur une télé française. Ou des menaces de part et d’autre à prendre au sérieux. Les opinions publiques ont plutôt tendance à considérer cela d’un œil distrait par tant d’autres drames, ou comme une série TV compliquée dont on a attend la fin avachi sur le divan. Rappel des faits. Et rappel de l’histoire.

La dignité inébranlable des Libanais
Dès les premières heures du cessez-le-feu, des dizaines de milliers de voitures surchargées d’effets personnels, de matelas, ont pris la route du sud. Vers la banlieue bombardée depuis des semaines, vers les villages, eux aussi démolis, dans la partie sud du pays. Comment ne pas s’émouvoir devant l’attachement de ces déplacés à leurs terres, devant leurs dignité et leur courage?

Léman Bleu a tiré une bonne carte
Côté médias, il pleut tant de mauvaises nouvelles qu’on ne va pas se priver d’en saluer une bonne. Quittant «Le Temps», au regret de tant de ses lecteurs et lectrices, la grande journaliste Laure Lugon-Zugravu rejoint la petite et jeune équipe de la télé genevoise qui monte et que la profession a souvent saluée. A notre tour de saluer ici cette consœur.

Mercosur: colère en France et sourire en Suisse
Les paysans français furieux bloquent des routes. Et les partis de tous bords applaudissent. Jusqu’à Emmanuel Macron qui affirme que l’accord commercial entre l’Europe et plusieurs pays sud-américains est inacceptable. Etonnant quand on regarde de plus près. Devant le sprint final de cette négociation qui dure depuis 1999, la Suisse se frotte les mains. Car l’AELE (Association européenne de libre échange) dont elle fait partie, avec la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, signera aussi l’accord. Jugé par ceux-ci très prometteur, à la différence de la France.

A votre bon cœur! Nous, merci, ça va
Reçu au courrier: une grand enveloppe cartonnée, avec un calendrier aux belles images pour 2025. Et un appel aux dons. Pour qui, pour quoi? Pour «le bien-être animal dans le monde entier». La branche suisse de «Quatre-pattes». Son but? Sensibiliser l’opinion, la politique, l’économie à cette cause louable. Mais quand on voit l’appareil à son service, on se pose des questions.

Le sombre tableau de l’Europe
Les dirigeants européens félicitent Trump avec des mines longues comme ça. Sans avoir vu venir une si haute vague ni les fonds dont elle monte. Comme si l’avenir d’ici dépendait de cet évènement. Des conséquences, il y en aura, probablement fâcheuses, pas aussi prévisibles que ne le disent ces jours les «experts» si souvent fourvoyés. Ces messieurs-dames feraient mieux de voir leur propre assiette. Elle a un goût amer.

«La nostalgie n’est jamais légère»
«Tchéquie. La nostalgie n’est jamais légère», Renata Libal, Editions Nevicata, collection «L’âme des peuples», 92 pages.

Quand les soldats n’en peuvent plus
Gouvernements et états-majors suivent avancées et reculs des guerres à distance, sur les cartes. Les hommes au front les vivent dans leur chair, dans leurs têtes, entre la vie et la mort. Quand elles durent arrive un moment où ils sont moins, ou plus du tout enflammés par les discours belliqueux. Ils commencent à s’interroger sur le sens de leurs sacrifices. Nombre d’appelés préfèrent se cacher, quitter leur pays. C’est le cas en Ukraine. Et, dans une moindre mesure, en Israël.

Que faire face à l’Etat-paria?
Le mot était lâché en mai déjà par l’ex-ambassadeur et consul général d’Israël à New York, Alon Pinkas, révulsé par les agissements de son pays à Gaza, jugeant la réponse au 7 octobre disproportionnée et mal conçue. Il mettait le terme paria au conditionnel: «si cette trajectoire politique persiste». Or celle-ci a pris des proportions inouïes.
La Suisse se tait devant le chambardement du monde
Que la rencontre des BRICS à Kazan soit un évènement majeur, difficile de le nier. Quoi qu’il en sorte. La Russie que l’on disait totalement isolée voit accourir de grosses pointures. Les membres du groupe, Chine, Inde, Afrique du sud, Brésil, Ethiopie, Iran, Emirats arabes unis, plus d’autres qui songent à s’en rapprocher, dont l’Arabie saoudite, encore hésitante. Un club de poids face au G7 occidental. Tout un pan du monde.

Le paysage contrasté de l’énergie vitale. Entre spleens et élans
Tout un pan de l’Europe péclote. La France d’abord, prise de vertige devant ses déficits abyssaux, paralysée par le cirque des ambitions politiciennes. L’Allemagne officiellement entrée en récession, sa légendaire industrie menacée par les coûts de l’énergie, les délocalisations aux Etats-Unis et la concurrence chinoise. Alors que la face sud se porte mieux. Où va le Vieux Continent? Pour y voir clair, il faut aussi observer ce qui se passe… dans les têtes.
Et pendant ce temps…
On se lasse de tout. Même du spectacle le plus terrifiant. Le Moyen-Orient ne fait plus guère la une. Et pourtant! Suspense autour de l’Iran. Attaqué? Quand? Comment? Avec quelles conséquences sur l’Europe? On préfère ne plus y penser. Et aussi se détourner des massacres commis ces jours au Liban et à Gaza. Même la Suisse qui aime tant se poser en référence des droits humanitaires et internationaux...

Gare au wokisme!
Une fois franchie la pédante introduction d’un prof de philosophie neuchâtelois, nous découvrons les définitions, les réflexions politiques et les alarmes de notre ami Jonas Follonier, rédacteur en chef du «Regard libre». Survol bienvenu des dérapages d’une idéologie aux contours flous qui s’est étendue ces dernières années, notamment dans les écoles, les universités et à la RTS. Encore à la mode mais de plus en plus contestée. Le hic, c’est que ses tenants les plus revendicatifs sont réticents à débattre.

Israël entre la furie et la peur
Elie Barnavi, historien, essayiste et diplomate israélien dit ainsi le malaise qui saisit son pays et la communauté juive dans le monde: «Israël gagne des batailles mais est en train de perdre la guerre. (…) Nul ne sait où nous allons.» Tsahal est engagée à Gaza, où ce qui reste du Hamas n’est pas encore désarmé, en Cisjordanie, où elle appuie la colonisation accélérée, au Liban où elle bombarde massivement et commence une difficile offensive terrestre. Et elle paraît préparer en plus une attaque de l’Iran. Cette furie belliqueuse tous azimuts commence à faire naître une peur nouvelle, existentielle, au sein de l’Etat hébreu.

La fièvre xénophobe face au choc des réalités
La terrifiante escalade de la guerre au Moyen-Orient ne devrait pas nous détourner des périls intérieurs en Europe. Partout ou presque montent, à divers degrés, les clameurs nationalistes. Les mouvances qui se profilent ainsi sont en progrès en Allemagne, en Autriche, en France et l’une est au pouvoir en Italie. Avec une rengaine: chassez les étrangers! Stop à l’immigration! Or, dans les faits, apparaissent bien des nuances, bien des contradictions… A voir de plus près.
Aidons le Liban!
Que faire dans nos têtes des tragédies et des périls au Moyen-Orient? S’informer, tenter de comprendre les uns et les autres dans une perpective historique, ne pas nous embarquer aveuglément dans le feu croisé des propagandes. Aux bombardements des populations s’ajoutent jusqu’ici ceux des discours.

L’édifice pourri des retraites
Après la claque populaire infligée au Parlement et au Conseil fédéral, les perdants affichent leur gueule de bois et les gagnants leur triomphe. Mais chez ceux-ci rares sont ceux qui remettent en cause l’architecture même des retraites. Compliquée, diversifiée, faisant la part belle à des caisses de pension peu transparentes. Pour beaucoup, un casse-tête.

Le stoïcisme du Liban
Face à l’attaque massive et meurtrière d’Israël, ce petit pays fait preuve d’un courage et d’une solidarité admirables. C’est inattendu car il est profondément divisé entre diverses factions religieuses, l’Etat est faible, l’économie à bout de souffle. Et pourtant...