Analyses de Jacques Pilet

Alléger la bureaucratie: à la tronçonneuse ou au sécateur?
Couper dans l’appareil d’Etat! Elle court, elle court, cette rengaine. Avec vacarme aux-Etats-Unis de Trump. Sur des tons divers partout en Europe. En Suisse aussi. Pas seulement dans les partis de droite et du centre. A la tronçonneuse comme s’en vante l’Argentin Milei? Ou avec le savoir du vigneron qui taille la vigne pour améliorer le vin?

Salutaires coups de fouet sur l’Europe
L’entrée fracassante de Trump sur la scène mondiale secoue le monde, l’Occident avant tout. Les Européens en particulier. Comment réagiront-ils dans les faits, une fois passés les hauts cris? L’événement et ses suites leur donnent l’occasion de se ressaisir. Pas tant sur l’enjeu militaire, pas aussi décisif qu’on ne le dit, mais sur les plans économiques, scientifiques et sociétaux.

Défense suisse: quand éclate le besoin de renouveau
Soudain tout se précipite et la Suisse s’interroge enfin ouvertement sur sa politique de défense et sa relation à l’Europe. Ce qui arrive à Berne ces jours n’est pas banal. Rappel d’une escalade, d’un enchaînement d’évènements divers mais révélateurs et reliés entre eux.

Non, chère Migros, on ne te dit pas merci!
L’enseigne suisse a annoncé qu’un millier de ses produits verront leur prix baisser en 2025. Bonne nouvelle, mais pourquoi maintenant seulement?

L’Europe à droite toute. Pourquoi?
On peut s’alarmer de voir la droite de la droite se faire une place au pouvoir dans de nombreux pays européens. Mais on peut aussi en profiter pour s’interroger sur les raisons de ces succès. Encore faudrait-il, pour ce faire, que les anciennes formations politiques soient prêtes à se remettre en question.

Vive la censure! Vraiment?
Faut-il mieux surveiller les réseaux sociaux – autrement dit renforcer la censure – pour protéger la démocratie? C’est ce que propose le conseiller national écologiste Raphaël Mahaim.

Un OVNI littéraire tombe sur la Suisse. Gros dégâts
Les Editions Zarka publient «Samira au pouvoir» de la mystérieuse Daniela Cattin, une autrice jurassienne, parait-il. L’intrigue de son récit débute le 1er août, sur la prairie du Grütli, avec la découverte d’un mort nu, percé à l’arbalète, attaché contre un arbre.

Qui manipule qui?
Les discours de fin d’année des présidents français et allemand sur la démocratie et contre l’«ingérence extérieure» pourraient prêter à sourire si Emmanuel Macron et Frank-Walter Steinmeier ne nous prenaient pas pour des idiots incapables de nous faire une opinion. Car nos pays démocratiques en connaissent un bout sur les «ingérences». Et quiconque aujourd’hui nuance le discours dominant est accusé de diffuser des «fake news».

Un crime en paravent face à d’autres
Les crimes de Bachar al-Assad dont nous ont abreuvés les médias ont permis de détourner l’attention de la situation à Gaza et au Liban où Israël continuer de massacrer des innocents et à violer le droit humanitaire en toute tranquillité.

Macron et Bayrou, deux spécimens pour l’histoire
Les historiens chercheront un jour à comprendre comment, dans tant de pays, la classe politique s’est coupée du peuple. Le président et le premier ministre provisoire de la République française retiendront leur attention. Deux caricatures opposées.

Musk dézingue notre avion
La capacité de défense de l’armée suisse est remarquable. Du moins lorsqu’il s’agit de balayer les informations qui contredisent ses plans. Sous la houlette de Madame Viola Amherd, grande pourvoyeuse de milliards militaires, nos chefs de guerre ont accueilli avec une moue condescendante la déclaration d’un certain Elon Musk à propos du FA-35. Dont nous avons acheté 36 exemplaires. Il le dézingue de A à Z.

Syrie: surprises, surprises
Retournement total et inattendu en Syrie. Les explosions de joie des exilés – ils sont 65’000 en Suisse – sont bien compréhensibles. Il faut être naïf, cependant, pour croire qu’ils rentreront en nombre dans leur pays effondré. Et il pourrait en arriver d’autres, craignant, eux, la mainmise islamiste. Comment rester indifférent à ce bouleversement de dimension régionale, après Gaza, la Cisjordanie, le Liban…

Le coup d’Etat en Roumanie et la dérive de l’UE
L’annulation d’une élection présidentielle, aux résultats pourtant incontestés, dans un pays membre de l’UE, aurait de quoi choquer. Or la Commission européenne ne bronche pas, trop satisfaite, sans doute, de la tournure que prennent les événements anti-démocratiques en Roumanie. Car les opinions de Călin Georgescu, le candidat indépendant vainqueur du premier tour, dérangent à bien des niveaux. Cette tactique du «deux poids deux mesures» ne fait toutefois que discréditer un peu plus l’UE.

Les somnambules mènent au chaos. Par le verbe et par les armes
Le livre de l’historien australien Christopher Clark sur le cheminement vers la guerre de 14-18 décrit les dirigeants d’alors comme des somnambules (1), «hantés par leurs songes mais aveugles à la réalité des horreurs qu'ils étaient sur le point de faire naître dans le monde». Dans plusieurs pays, ces temps-ci, les escalades haineuses sont également folles. Quelques cas en vrac.

La dignité inébranlable des Libanais
Dès les premières heures du cessez-le-feu, des dizaines de milliers de voitures surchargées d’effets personnels, de matelas, ont pris la route du sud. Vers la banlieue bombardée depuis des semaines, vers les villages, eux aussi démolis, dans la partie sud du pays. Comment ne pas s’émouvoir devant l’attachement de ces déplacés à leurs terres, devant leurs dignité et leur courage?

Quand les grands jouent avec le feu
La troisième guerre mondiale en vue? On peut voir dans ce qui se passe ces jours «une tempête dans un verre d’eau», comme disent des généraux de plateau sur une télé française. Ou des menaces de part et d’autre à prendre au sérieux. Les opinions publiques ont plutôt tendance à considérer cela d’un œil distrait par tant d’autres drames, ou comme une série TV compliquée dont on a attend la fin avachi sur le divan. Rappel des faits. Et rappel de l’histoire.

Choc politique majeur en Roumanie
A croire les médias hâtifs, c’est tout simple: un candidat «pro-russe» et «extrémiste de droite» a gagné le premier tour des élections présidentielles en Roumanie, membre de l’UE et de l’OTAN. Evénement bien plus compliqué en fait et porteur de grands enjeux pour l’Europe.

Léman Bleu a tiré une bonne carte
Côté médias, il pleut tant de mauvaises nouvelles qu’on ne va pas se priver d’en saluer une bonne. Quittant «Le Temps», au regret de tant de ses lecteurs et lectrices, la grande journaliste Laure Lugon-Zugravu rejoint la petite et jeune équipe de la télé genevoise qui monte et que la profession a souvent saluée. A notre tour de saluer ici cette consœur.

Mercosur: colère en France et sourire en Suisse
Les paysans français furieux bloquent des routes. Et les partis de tous bords applaudissent. Jusqu’à Emmanuel Macron qui affirme que l’accord commercial entre l’Europe et plusieurs pays sud-américains est inacceptable. Etonnant quand on regarde de plus près. Devant le sprint final de cette négociation qui dure depuis 1999, la Suisse se frotte les mains. Car l’AELE (Association européenne de libre échange) dont elle fait partie, avec la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, signera aussi l’accord. Jugé par ceux-ci très prometteur, à la différence de la France.

A votre bon cœur! Nous, merci, ça va
Reçu au courrier: une grand enveloppe cartonnée, avec un calendrier aux belles images pour 2025. Et un appel aux dons. Pour qui, pour quoi? Pour «le bien-être animal dans le monde entier». La branche suisse de «Quatre-pattes». Son but? Sensibiliser l’opinion, la politique, l’économie à cette cause louable. Mais quand on voit l’appareil à son service, on se pose des questions.

Le sombre tableau de l’Europe
Les dirigeants européens félicitent Trump avec des mines longues comme ça. Sans avoir vu venir une si haute vague ni les fonds dont elle monte. Comme si l’avenir d’ici dépendait de cet évènement. Des conséquences, il y en aura, probablement fâcheuses, pas aussi prévisibles que ne le disent ces jours les «experts» si souvent fourvoyés. Ces messieurs-dames feraient mieux de voir leur propre assiette. Elle a un goût amer.

«La nostalgie n’est jamais légère»
«Tchéquie. La nostalgie n’est jamais légère», Renata Libal, Editions Nevicata, collection «L’âme des peuples», 92 pages.

Que faire face à l’Etat-paria?
Le mot était lâché en mai déjà par l’ex-ambassadeur et consul général d’Israël à New York, Alon Pinkas, révulsé par les agissements de son pays à Gaza, jugeant la réponse au 7 octobre disproportionnée et mal conçue. Il mettait le terme paria au conditionnel: «si cette trajectoire politique persiste». Or celle-ci a pris des proportions inouïes.

Quand les soldats n’en peuvent plus
Gouvernements et états-majors suivent avancées et reculs des guerres à distance, sur les cartes. Les hommes au front les vivent dans leur chair, dans leurs têtes, entre la vie et la mort. Quand elles durent arrive un moment où ils sont moins, ou plus du tout enflammés par les discours belliqueux. Ils commencent à s’interroger sur le sens de leurs sacrifices. Nombre d’appelés préfèrent se cacher, quitter leur pays. C’est le cas en Ukraine. Et, dans une moindre mesure, en Israël.