Ces avocats qui pénalisent l’économie

Marie Owsen Thomsen, économiste au titre pompeux (Global Head of Economic and Investment Research d’Indosuez Wealth Management), titulaire d’un doctorat en économie internationale l’IHEID de Genève, ne mâche pas ses mots quand elle parle de la Suisse. Elle estime que celle-ci «vit sur ses acquis» et au vu de sa situation financière plus que favorable, au vu de la facilité de s’endetter à long terme pratiquement sans coûts, la Confédération n’investit pas assez sur le futur. Elle note qu’en comparaison internationale, le nombre de femmes au travail est très faible, notamment en raison d’une politique défavorable pour les familles, des crèches trop rares et coûteuses. Mais dans son interview à l’Agefi (19/12/2019), elle lâche une remarque fort intéressante, sur un sujet moins débattu.
«J’aimerais quand même relever que dans le classement recensant la facilité de faire des affaires (Ease of Doing Business) de la Banque mondiale, la Suisse a perdu 14 places depuis 2010 pour se retrouver au 36ème rang. Dans certains domaines, il faut constater non seulement une stagnation, mais une vraie détérioration. Le temps nécessaire pour régler des différends contractuels, par exemple, a augmenté de 417 jours à 598 jours. Il faut faire une réforme structurelle pour améliorer cela.»
Qu’est-ce à dire? Dans leurs démêlés juridiques, les entreprises (les particuliers aussi!) ont affaire à des avocats qui font tout pour prolonger les procédures. Histoire de multiplier les factures. Tous les plaideurs ne sont pas mis à la même enseigne. Mais le fait est là: le juridisme frénétique, de procès en procès, de recours en recours, pèse lourd sur l’économie. Et sur les familles qui ont mis le doigt dans l’engrenage. Si l’on ajoute à cela une tendance du domaine politique à demander aux juges de trancher maints dilemmes, on fait de plus en plus sonner le tiroir-caisse des avocats.
Pas de souci cependant pour le conseiller d’Etat Pascal Broulis. Il aime poursuivre les journalistes devant les tribunaux. Mais c’est le gouvernement vaudois qui paie la note.
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