Ces livres qu’on oublie difficilement
Je reçois beaucoup de livres. J’en lis peu. Le plus souvent, le style est aux abonnés absents. Quant à la morale, elle sape mon moral. J’aime les livres qui sont comme des coups de fouet ou des cris de désespoir, des livres écrits à proximité d’un cimetière. Ils sont de plus en plus rares d’autant qu’ils sont destinés à un public féminin qui se complaît dans le récit des infamies qu’elles ont dû subir. Ou qui révèlent leur bovarysme indéracinable. Bref, je me propose d’évoquer brièvement, quand ils le méritent, trois livres qui ne me sont pas tombés des mains et dont je pressens que je les oublierai difficilement.

Jérôme Leroy, Nager vers la Norvège, La Table Ronde.
Certes, Jérôme Leroy est un ami. Certes, il écrit des polars engagés. Certes, il se définit comme un communiste balnéaire. Pourquoi pas, après tout? Mais dès qu’on creuse un peu, on découvre un poète de la veine de Richard Brautigan ou de William Cliff, deux des plus grands à mon avis. Jérôme Leroy rend d’ailleurs hommage à Richard Brautigan:
«C’est en me retrouvant
Chez Richard Brautigan
Que je m’endors le mieux
Il me laisse toujours
Une chambre d’ami
Au dernier étage de ses poèmes… »
Comme Richard Brautigan, Jérôme Leroy aspire à disparaître. Il jette un dernier regard sur les villes de province et les filles qui ressemblaient à Catherine Spaak. Il espère que l’éternité ressemblera à une chanson italienne des...
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