«Ainsi s’agrandit le monde»

Le saloon «First and Last Chance à Oakland», vers 1920 – © Coll. part.
On ne présente plus Michel Le Bris. Qui fut pêle-mêle directeur de La Cause du peuple, cofondateur du journal Libération, compagnon de Jean-Paul Sartre, qui fit partie des Nouveaux Philosophes à la suite de la publication de L’Homme aux semelles de vent (1977). Suivront Le Paradis perdu (1981) et Le Journal du romantisme – c’est à ce moment-là que nous nous étions rencontrés pour une interview. Et puis ce sera le retour en Bretagne, la Californie sur les traces de Stevenson et bien sûr la création du festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo, en 1990. Car c’est sans doute là le grand mérite de Le Bris: avoir tiré de l’oubli et redonné leur place aux récits de voyage et aux romans d’aventure. Tout une littérature alors vilipendée et méprisée par les tenants du structuralisme et leurs épigones. Fort heureusement, ce temps-là est bien fini; on en est complètement revenu. Même un Tzvetan Todorov (1939-2017), rappelle Le Bris, a fini par s’aviser de l’ineptie et des dégâts de cette idéologie – car c’en est une – concédant lui-même dans La Littérature en péril (2006) que c’est le lecteur qui a raison, qui «cherche dans les œuvres de quoi donner sens à son existence.»
Cette quête, l’auteur de Pour l’amour des livres l’a entreprise très tôt. Grâce notamment à son instituteur en Bretagne qui lui mit entre les mains quantité d’ouvrages. Depuis les romans de «La Bibliothèque verte» jusqu’à La Condition humaine en passant par le Bossu de Féval dans la collection...
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