Et Notre-Dame redevint blanche

André Malraux devant Notre-Dame «blanchie» – © Album Malraux Gallimard
Nous sommes en 1961. Depuis deux ans, celui que le général de Gaulle qualifiera plus tard dans ses Mémoires d’«ami génial, fervent des hautes destinés» et qui le préserve du «terre-à-terre», est à la tête d’un ministère taillé à sa mesure, les Affaires culturelles. Et pour bien marquer l’importance que la toute jeune Ve République y attache, l’auteur du Musée imaginaire a le titre de ministre d’Etat. Ses services sont installés rue de Valois, au cœur du Palais-Royal – la première séance de rédaction du Dictionnaire Malraux (CNRS, 2011) auquel j’ai collaboré se tint dans une salle du ministère, tout à côté du bureau qu’occupa l’écrivain.

Hommage à Malraux au Palais-Royal, à Paris, lors des 50 ans du ministère de la Culture. © Wikipedia
C’est le fidèle Albert Beuret, son chef de cabinet après avoir été son sergent-chef en 1940, qui raconte (Michel Lantelme, La grande pitié des monuments de France, Septentrion, 1998). Un jour, depuis le balcon de son bureau, Malraux vit des ouvriers occupés à nettoyer l’un des pilastres du Conseil d’état. C’est alors que l’idée lui vint d’entreprendre le ravalement des façades des principaux monuments de Paris, ce qui ne s’était alors jamais fait. Les plus âgés s’en souviennent; moi-même, alors petit enfant accompagnant mes parents à Paris, je me rappelle la couleur noire, due aux fumées et aux gaz de voitures, de beaucoup d’édifices: le Louvre, l’Arc de Triomphe et bien sûr Notre-Dame. Le lendemain, poursuit...
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