Le média «Micro», nouveau pilier de bar

Publié le 1 février 2019
L’équipe de «Micro» présentait lundi le numéro zéro de son nouveau média. J’ai rencontré le journaliste Fabien Feissli, membre fondateur du média. De cet entretien, je retiens surtout l’enthousiasme de ces anciens du Matin. Autour d’un concept nouveau en partenariat avec les bistrots, «Micro» intrigue tout en réveillant quelques craintes.

Il était une fois, des journalistes idéalistes…
Lundi, Fabien Feissli était évidemment tout enthousiasmé par le lancement de leur média. Et pourtant, l’histoire de Micro est partie d’un événement qui a bouleversé le petit monde médiatique romand: celle de la fin du titre emblématique du Matin. En effet, il y a une année, avant de former cette nouvelle petite équipe, les fondateurs et fondatrices étaient, pour la majorité, encore employé-es de Tamedia. C’est à cette époque, en sentant le vent tourner, qu’ils avaient commencé à imaginer le média de leur rêve.
Aujourd’hui, alors que bon nombre de leurs collègues manifestent toujours devant la tour Edipresse à Lausanne pour avoir un plan social décent, eux, tout en soutenant l’effort syndical, ont décidé de se plonger dans une nouvelle aventure nommée Micro. «Comme Serge Michel le dit, explique Fabien Feissli, la seule manière de contrer la disparition de titres, c’est d’en lancer de nouveaux.» (NDLR Serge Michel est en pleine construction d’un nouveau projet heidi.news.) Idéalistes, ils le sont. Peut-être parce que quand on est trop terre à terre dans le monde des médias, on fait comme Ch. Constantin avec son projet de magazine sportif: on abandonne.
… qui créèrent un concept nouveau…
Enthousiasme mis à part, sans concept, pas de journal. Le leur est simple. Un média qui doit pouvoir se lire avec le café du matin (ou le Goron de 11h) et qui parle aux Suisses romands: reportages de terrain, histoires locales, micros-trottoirs et portraits de parcours atypiques. A cela s’ajoutent quelques règles: rester ouvert à un peu plus d’enquêtes si cela se justifie (et si les finances le permettent), se distancier de l’actualité pure (sauf dans les dessins de presse tirés de La Torche 2.0) et parler d’à peu près tous les cantons dans ...

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