Les singuliers mariages du Chablais

«Mariage en Suisse en 1803». Franz Niklaus König, gravure colorisée. – Collection Gugelmann. Bibliothèque nationale suisse/Wikimedia Commons
Un article de Lise Favre
paru dans le mensuel romand d’histoire et d’archéologie Passé simple (janvier)
Le Code d’Aigle l’affirme: «Les maris ne pourront donner à leur femme entre vifs, ni les femmes à leur mari, pour ne pas mettre à prix leur amour & leur union». Nous sommes en 1770. Il se pourrait bien que ce soit la première et la seule fois, en tout cas en Suisse, qu’un texte juridique fasse ainsi allusion à l’amour conjugal. Cette référence s’explique probablement par l’esprit du temps. Le rédacteur du Code avait-il lu Rousseau? En tout cas, l’esprit des Lumières a dû inspirer, quoique timidement, le ou les auteurs de ce texte.
Ce n’est pas la seule caractéristique surprenante du Code d’Aigle, un recueil de droit coutumier du XVIIIe siècle, en vigueur dans la région du Chablais entre 1770 et 1820. Ce texte est en effet original et moderne par plusieurs autres aspects. Ainsi, outre la référence étonnamment moderne à l’amour conjugal, l’absence d’obligation pour les parents de doter leur fille, le traitement égalitaire des filles et des fils dans la succession de leurs parents, le partage du bénéfice réalisé pendant le mariage, constituent trois points majeurs qui distinguent le Code...
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