Qui arrêtera la conquête chinoise?

Dans le documentaire Le monde de Xi Jinping, récemment diffusé sur Arte, la stratégie développée par la Chine et son dirigeant «à vie» ne laisse pas de place au doute. Le but? Imposer le communisme sur la planète et restaurer la grandeur de l’Empire du Milieu. Pour ce faire, la Chine investit massivement dans des pays qui ont besoin de fonds importants pour continuer à se développer, pour ensuite leur faire payer le prix fort lorsque ces derniers n’ont pas de quoi rembourser leur dette. Ainsi, le port principal kenyan situé à Mombasa s’apprête à tomber entre les mains des prêteurs chinois, tout comme ses milliers de travailleurs, ainsi que le Container Depot de Nairobi, qui reçoit et expédie les marchandises transportées par les nouveaux trains de fret à partir du port maritime. La Chine s’octroiera également les revenus du port. Evidemment.
A l’origine de ce prêt contracté en 2016, la construction de deux tronçons du Standard Gauge Railway, une ligne de chemin de fer qui doit relier Mombasa à Nairobi. Dans un article publié cette année-là, Le Monde nous apprenait que les entreprises kényanes n’ont reçu que 25% du prêt chinois, estimé à 500 milliards de shillings (environ 5 milliards de dollars) car ces derniers ont choisi de faire appel à des matériaux de leur propre pays. Un procédé que l’on retrouve d’ailleurs dans la plupart des investissements de la Chine sur le continent Africain (voir notre reportage au Niger).
En 2017, le Sri Lanka a légué son port à la Chine pour les 99 années suivantes, dans un contexte similaire. En septembre dernier, l’aéroport international Kenneth Kaunda, en Zambie, est revenu à la Chine, toujours pour les mêmes raisons.
«La Chine s’empare lentement des points stratégiques de commerce et de défense de la région.»
La conquête de l’Amérique latine fait également partie des aspirations chinoises, qui, selon toute vraisemblance, souhaiterait relier l’Asie, l’Océanie, l’Europe, l’Afrique et les Amériques via des routes, des voies ferrées, des oléoducs et des gazoducs.
La question a été largement abordée récemment dans le magazine digital de l’armée états-unienne en Amérique du Sud, Dialogo: «… la Chine s’empare lentement des points stratégiques de commerce et de défense de la région, peut-on y lire. La tactique est claire et la Chine l’utilise dans d’autres parties du monde: de l’argent pour les ports en échange de l’énergie.»
Dans la ligne de mire de Pékin, qui fait pleuvoir les investissements et multiplie les projets, on trouve également d’importants ports mexicains (90 millions de dollars investis), péruviens ($2 millions), colombiens ($16 millions), uruguayens ($200 millions) et panaméens: «La société chinoise Landbridge Group est en train de construire le port à conteneurs Panamá Colón, un terminal destiné aux navires néo-panaméens, avec un investissement de plus d’un milliard de dollars américains, rapporte Dialogo. En outre, la société chinoise Harbour Engineering Company Ltd. construit une station portuaire pour les croisières dans la région d’Amador.»
Au Brésil, la Chine a racheté la société qui gérait le second port le plus important du pays pour 935 millions de dollars en 2017.
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