Le manteau bleu d’Albertine
Proust dans sa chambre du château de Breteuil (reconstitution) – ©Raphaël Aubert
Le Proust que j’aimerais évoquer dans cette ultime chronique 2018, en préfiguration en quelque sorte de celles qui lui seront consacrées ici même l’an prochain, c’est le Proust parlant de peinture. Et de façon combien admirable. A la recherche du temps perdu peut d’ailleurs s’envisager comme un monument tout entier dédié à l’art. Swann, l’un des personnages centraux du roman, est avant tout un «amateur», ainsi que le qualifie le duc de Guermantes. Et pas seulement de jolies femmes. Un esthète qui a entrepris de longue date une étude sur Vermeer. Outre l’auteur lui-même, l’un des modèles de Swann, dont il porte le prénom, n’est autre que Charles Ephrussi (1849-1905). Grand collectionneur, ami de Renoir, qu’il contribua à lancer, et pour qui Manet exécuta ce chef-d’œuvre absolu de la peinture qu’est L’asperge. Et que dire d’Elstir, mentionné tout au long de La recherche? Figure par excellence du créateur, du peintre, qui emprunte plus d’un traits à Monet, Renoir, Whistler.

Johannes Vermeer, Vue de Delft (détail), © Mauritshuis, La Haye.
Comme on le sait, l’une des dernières sorties de Proust, une année et demie avant sa mort, fut pour visiter en mai 1921, en compagnie de Jean-Louis Vaudoyer, une exposition de peinture hollandaise au Jeu de Paumes. Il voulait revoir en particulier la Vue de Delft de Vermeer.
«Depuis que...
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