Les politiciens d’aujourd’hui, pas plus malhonnêtes qu’hier!

Publié le 20 novembre 2018

Salle du Conseil administratif Genève en 1991. – © Capture d’écran archive «Journal de Genève»

Alors que le scandale de notes de frais fait grand bruit à Genève et qu’on se demande si «tout n’était quand-même pas mieux avant», une petite recherche dans les gros titres de la presse des dernières décennies nous donne la réponse: non, nos élus n’étaient pas plus vertueux il y a 50 ans !

Un article écrit en collaboration avec Kyril Gossweiler, administrateur de la page Etonnant dans le temps.

Nous sommes en mars 1966 et ce qu’appellent communément les journaux «L’affaire des indemnités de Conseil administratif de la ville de Genève» démarre. Alors que les membres de l’exécutif genevois demande une augmentation de leur rétribution, le scandale éclate: les 5 membres du Conseil se versent en réalité depuis plusieurs années des indemnités supplémentaires qu’ils font passer au budget, dans le chapitre de «dépenses imprévues» sans que ni le législatif ni le peuple ne s’en rende compte. On parle alors de 1500.- par Conseiller et par mois.
Mais cela ne s’arrête pas là, La Feuille d’avis de Lausanne du 4 mai 1966 rapporte: «les membres du Conseil administratif faisaient [en outre] entretenir leur voiture particulière par le garage municipal (Ndlr: sachant que «ces Messieurs touchaient [déjà] 500 francs pour indemnité de voiture», selon Le Peuple valaisan du 1er juillet 1966), leur abonnement de téléphone privé était payé par la caisse municipale comme l’étaient aussi les factures de certains repas pris au restaurant en compagnie de personnalités invitées.»
Une saga qui fait non seulement couler beaucoup d’encre, mais donne également la possibilité aux partis de se positionner:
Le nouveau parti «Vigilance» (groupement d’action civique fondé en 1965 et qui disparait en 1990) dépose une motion au travers de son député René Besson «qui demande au Conseil d’Etat d’établir un rapport ayant trait au complément illégal de traitement que les conseillers administratifs se sont eux-mêmes attribué et d’examiner les possibilités de sanctions qu’il y a lieu de prendre envers ces magistrats qui ont démérité la confiance des citoyens.» (Tribune de Lausanne du 15 avril 1966...

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