Nos WC, notre avenir

Publié le 21 mai 2018
Non, le sérieux n'est pas toujours là où l'on croit. Cette chronique d'Anna Lietti paraît tous les mois dans 24heures. Excepté le dessin de Pascal Parrone, en exclusivité pour Bon pour la tête.

WC séparés ou WC inclusifs? Barack Obama s’est montré très sensible à la question, contrairement à Donald Trump qui la méprise ostensiblement. Sur le front des droits civils aux Etats-Unis, le combat pour les toilettes unisexe – ou plutôt omnigenre comme «all-gender restrooms» – est devenu un enjeu majeur et hautement emblématique. Les villes les plus progressistes comme Berkeley ou New York ont carrément légiféré pour imposer les WC du futur. Face à elles, l’Amérique profonde s’accroche aux urinoirs de papa. Une transition civilisationnelle est en marche, le pays est profondément divisé.
Et en Suisse? Là aussi, on observe une hétérogénéité caractéristique des moments de basculement historique. Sur les lieux de travail, le Conseil fédéral a décidé de maintenir l’obligation de prévoir des WC séparés, une règle qualifiée de «victorienne» par ses opposants. Mais dans les espaces publics, ce sont les cantons qui décident et la situation est plus dynamique. Par exemple, à Lausanne, nous avons notre Barack Obama à nous: Pascal Broulis a promis des toilettes «transgenre» dans deux espaces du pôle muséal en construction. Une première dans un bâtiment public cantonal.
Bon, côté motivations, pas sûr que Barack et Pascal soient complètement raccord. Le premier s’est montré sensible à l’argument de la communauté LGBT: les toilettes hommes/femmes sont excluantes pour les personnes transgenre. Le second a des préoccupations moins avant-gardistes: les WC unisexe permettent d’échapper à l’obligation de mettre une table à langer dans les toilettes hommes, a-t-il expliqué au Matin. Je l’entends d’ici ricaner de sa trouvaille, Broulis: à politiquement correct, politiquement correct et demi, je les ai bien eus, nananère…
Personnellement, je pratique depuis longtemps la libre circulation ...

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