La dernière tentation

Albrecht Dürer, La Vierge Marie en prière, 1518 – © Staatliche Museen, Berlin
Malgré quelques articles de presse, l’événement n’a guère fait de bruit. A l’occasion de Pâques, ce que d’aucuns ont appelé le «nouveau» Notre Père a été récité pour la première fois par les fidèles des Eglises romandes. Encore que le terme de nouveau convienne mal à ce qui n’est qu’un changement mineur. Il ne concerne à dire vrai que la sixième demande de ce que l’on appelle aussi la prière dominicale. «Et ne nous soumets pas à la tentation» est devenu «Et ne nous laisse pas entrer en tentation». Pourquoi ce changement? L’ancienne formulation prêtait par trop à confusion, tendait à inférer que c’est Dieu lui-même qui tente, qui éprouve la créature humaine par le truchement du mal. Or, en bonne théologie, c’est bien sûr le Malin qui est le tentateur et non Dieu.
La traduction œcuménique du Notre Père telle qu’elle était dite jusqu’à présent avait été adoptée en 1966 par les Eglises francophones dans la foulée de Vatican II. Depuis, elle n’avait jamais été révisée. Lancée unilatéralement il y a plus de vingt ans par les évêques francophones, la traduction de la bible liturgique, et pas seulement du Notre Père, a été menée par une brochette de spécialistes sous la houlette d’une commission dans laquelle on trouve deux représentants suisses, le père-abbé de Saint-Maurice et le père Philippe de Roten. Bien que validée par le Vatican en 2013, il a néanmoins fallu attendre jusqu’à l’an dernier pour que la nouvelle version entre en vigueur dans les...
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