Khat: dans l’extase des feuilles vertes

© CIAT
Florian Schoop Neue Zürcher Zeitung texte
Diana-Alice Ramsauer Bon pour la tête traduction et adaptation
Sept hommes sont assis sur le sol. Ils boivent du café dans des thermos et mâchent du khat. La drogue est posée à leur pied, en tas. Ils décrochent les feuilles des branches, une à une. Une main se dirige lentement en direction d’une bouche. Les hommes mâchent ces plantes. Cela dure des heures, jusqu’à ce que leurs joues se gonflent. Pour certains, la chique a la taille d’une balle de ping-pong. Pour d’autres, la masse d’herbe agglomérée atteint celle d’une balle de tennis. L’ambiance dans cette chambre vide devient de plus en plus débridée, euphorique, propice à la discussion.
Cette scène est tirée d’un documentaire sur la Somalie. Le khat est une drogue populaire dans ce pays d’Afrique de l’Est. Dans le film, il est décrit comme le «speed» pour les pauvres ou comme une ivresse, mais avec des effets secondaires. Cette herbe grisante est de plus en plus répandue en Suisse; ces quelques dernières années, son trafic a explosé.
Les chiffres de l’aéroport de Zurich le montrent: au cours des onze derniers mois, les enquêteurs ont confisqué plus de 2,1 tonnes de khat parmi les voyageurs. A titre de comparaison, seuls 365 kilos avaient été interceptés l’année passée. Les chiffres ont donc presque sextuplé en seulement une année. Mais ce n’est pas tout: le trafic se fait également par poste. Plus d’une tonne de ses feuilles...
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