Publié le 2 août 2024

L’hôpital universitaire de Zurich. © Ank Kumar – Own work – CC BY-SA 4.0

Sept établissements sur dix, en Suisse, sont dans le rouge. Le site spécialisé Medinside.ch révèle une étude d’audit KPMG. Au total, les pertes s'élèvent à un milliard de francs. Les causes? Une forte augmentation des coûts de personnel (+ 8% en 2023), la modernisation digitale, et surtout des marges insuffisantes, particulièrement faibles et souvent inexistantes dans les grands établissements hospitaliers publics.

Le budget des hôpitaux suisses a pourtant augmenté de 3,3% l’an passé, une hausse investie surtout dans la médecine ambulatoire. Mais le compte n’y est pas. Les spécialistes du cabinet d’audit estiment qu’il faudrait une hausse de capitaux de 4,5 milliards de francs. Une somme considérable. Equivalente à celle des dépenses de la Confédération pour les infrastructures ferroviaires.

Certes ces centres de santé sont trop importants pour faire faillite mais l’augmentation des subventions ne garantira pas leur avenir. Les marges sont trop faibles. La moitié des établissements s’attend à se trouver de nouveau en déficit au moment des comptes à la fin de cette année. Leurs responsables cherchent plutôt des solutions dans la répartition des tâches entre eux, dans de nouvelles formes de coopération entre le privé et le public.

La grande majorité des directeurs financiers du secteur estime qu’ils auront bientôt des «besoins financiers extraordinaires». Car les perspectives en termes de marges, même les plus optimistes, ne permettent pas d’atteindre un seuil de durabilité et de rentabilité. Le déficit augmentera encore à cause des taux d’intérêt, indique KPMG.

Face à cela les professionnels considèrent que le nombre total des établissements de santé dans notre pays est trop élevé. Ce nombre doit diminuer absolument. «Trois directeurs financiers sur quatre estiment que l’avenir réside dans un modèle hybride, composé de centres de traitement spécialisés et d’unités décentralisées de soins primaires. Les hôpitaux généraux qui dispensent des soins primaires sont considérés comme les plus dispensables (57%des experts citent ce groupe).»


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