Sava Shoumanovitch, la vertu de l’obsession
Publié le 23 février 2024

Cela fait plus de vingt ans maintenant que le nom de Sava Shoumanovitch (1896-1942) m'est connu. Je vois ses tableaux aux cimaises de tous les musées de Serbie. Et aucun autre peintre serbe ne m'a jamais moins ému que Shoumanovitch. Ses nus rose crustacé, ses paysages aplatis et sa débauche de matière appliquée à la truelle m'abattaient. Je me disais que les Serbes, qui trop souvent confondent malheur et grandeur, avaient peut-être moins de considération pour ses toiles que pour son martyr en 1942, aux mains des Oustachis croates. J'entretenais donc un mépris bruyant pour Sava. Il représentait pour moi l'exemple même de la gloire locale, mélange de sous-Matisse de province et d'Utrillo du dimanche.
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