Belgrade vaut bien un sandwich

Manifestation du 18 mai à Belgrade. – © D.L.
Le blocage de la 4G et les mensonges grossiers des médias sur le nombre des manifestants – «environ dix mille» – et leur nature – «des drogués et des traîtres stipendiés» – indiquait, sans doute possible, que le gouvernement prenait la chose au sérieux et n’avait, en attendant, d’autre recours que le déni pur et simple.

Manifestation du 27 mai à Belgrade. © D.L.
Le 3 mai à 8h15, un enfant de treize ans, avec des armes dérobées à son père, avait abattu neuf de ses camarades ainsi que le gardien de son école, au coin de ma rue, au centre même de Belgrade. Le lendemain, au sud de la ville, un homme de 21 ans abattait huit personnes dans un semblable accès de folie. Dans un pays en état de choc et d’incrédulité, des voix se sont immédiatement élevées pour exiger que les responsabilités soient établies, qu’une telle atrocité ne puisse jamais se reproduire, enfin, que quelque chose soit fait. Un ministre a démissionné, les citoyens ont spontanément rendu des dizaines de milliers de pistolets et de fusils, mais cela n’a pas du tout calmé la foule.
Ce quelque chose, les Serbes continuent donc de l’attendre et de le réclamer à hauts cris, sans savoir exactement de quoi il s’agit. Ainsi les calicots et les mots d’ordre de ces manifestations sont aussi vagues et nombreux que les estimations du nombre de manifestants. On exige tout...
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