humanitaire
Aidons le Liban!
Que faire dans nos têtes des tragédies et des périls au Moyen-Orient? S’informer, tenter de comprendre les uns et les autres dans une perpective historique, ne pas nous embarquer aveuglément dans le feu croisé des propagandes. Aux bombardements des populations s’ajoutent jusqu’ici ceux des discours.

Le Conseil national suisse au service de la propagande de guerre étrangère
La tradition humanitaire de la Suisse est en grand danger. Pendant des décennies, elle a joui d'une réputation d'impartialité dans la fourniture de l'aide nécessaire sur le terrain.Au milieu d'une tragédie évidente à Gaza, le Conseil national – 99 personnes plus 7 «indécis» – a refusé de voter l'aide d'urgence promise à une population civile meurtrie.

L’UNRWA et la livre de chair
Beaucoup a été écrit ces derniers mois sur l’UNRWA. Le récent «rapport Colonna» commandité par l’ONU à la suite des allégations d'Israël à l’encontre de cette organisation n’a pas mis en évidence de dysfonctionnement notable en son sein. Cela n’a pourtant pas suffit à convaincre nos parlementaires et notre gouvernement de lui confirmer le plein soutien suisse. Que faut-il encore?

Punir les Palestiniens alors qu’ils sont massacrés? La folle idée du Parlement suisse
Il s’en est fallu de deux voix. Le Conseil des Etats s’apprêtait à suivre le Conseil national dans sa volonté de couper la contribution financière à l’UNRWA, l’organe de soutien humanitaire aux Palestiniens. Ce sont les voix romandes, massivement opposées, qui ont évité la bévue in extremis. Mais les promoteurs de cette initiative vont remonter au créneau. Au-delà des émotions du moment, c’est la crédibilité de la Suisse qui est en jeu. Comment peut-on en arriver à tourner ainsi en ridicule tous nos beaux discours sur le droit humanitaire international?

L’embonpoint humanitaire
La dernière coupe dans les effectifs du Comité international de La Croix-Rouge, 270 postes supprimés à Genève, pose une foule de questions qui tardent à émerger. L’institution a-t-elle été victime de la folie des grandeurs? S’est-elle dispersée dans des tâches que d’autres assument? Qui contrôle effectivement la gestion de cet immense appareil? Pourquoi donc certains Etats contributeurs ont-ils soudain renâclé? Va-t-on vers une réforme drastique de cette maison emblématique? On pourrait élargir la réflexion à d’autres organisations humanitaires, peu transparentes, menacées, elles aussi, après des années confortables, de passer au régime minceur.

Devenir une meilleure version de soi-même
En 2022, Anne-Sophie Subilia publie chez Zoé un roman intitulé «L’Epouse» qui a été en lice pour le prix Femina. Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Entretien.

Les Droits de l’Homme, un si bon business
Les mauvais comptes du CICR auront au moins eu l’avantage de montrer que l’humanitaire pouvait être un très bon business. Pour les cadres dirigeants en tout cas.
Le CICR ou l’embonpoint humanitaire
La débâcle du Crédit suisse et les actuelles difficultés financières du CICR n’ont rien à voir entre elles. A quelques points près... Les deux institutions, fondées au XIXème siècle, dans des domaines totalement différents, ont marqué l’identité suisse. Et aujourd’hui, dans les deux maisons, des milliers de collaborateurs craignent de perdre leur emploi. Enfin dans les deux cas, beaucoup s’interrogent sur les responsabilités, de nature et de gravité évidemment incomparables. Le Parlement se penche sur la question du Crédit suisse. Et qui au CICR? Là, on est encore dans le brouillard. Comment son budget adopté l’automne dernier a-t-il pu soudain révéler un trou de plusieurs centaines de millions?

Solidarité à géométrie variable
Antioche (ou Antakya) fut la première ville chrétienne dès le IIIème siècle. Ce haut lieu de civilisations, dans le sud de la Turquie, où se côtoient, sur la rue de la Tolérance, églises, mosquées et synagogues, a été réduit en ruines par le tremblement de terre. Toute la région est dévastée. Des centaines de milliers de personnes se trouvent sans abri, peu aidées, beaucoup en quête de refuges bien loin de leurs maisons perdues. Notre solidarité est-elle au niveau de cette catastrophe, sans précédent d’une telle ampleur sur le Vieux-Continent depuis un siècle? Au vu de certaines comparaisons, la question s’avère sensible.

La Suisse plus présente en Syrie qu’il n’y paraît
Avant la tragédie sismique, on ne parlait guère de la Syrie. Il s’y passait pourtant des évolutions notables. Les pays du Golfe qui avaient mené la guerre contre elle aux côtés des djihadistes dès 2011, reconnaissant leur échec, renouent discrètement des relations avec Damas. Chez les Occidentaux, partisans d’un embargo total, certains y songent désormais. Et la Suisse? Elle s’active aussi. Au plan humanitaire depuis des années. Et au plan politique. Sur la pointe des pieds.

«Je ne comprends pas la fascination que la guerre peut exercer sur les gens»
Avant d’être l’envoyé personnel du président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Pékin, le Suisse Pierre Krähenbühl, également ex-Commissaire général de l’UNWRA, l’Office des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, est intervenu dans plusieurs pays en guerre, des expériences qui l’ont profondément marqué. «La guerre n’est pas une abstraction, mais brise des millions de vies et des destins partout dans le monde. Ni un film ni un reportage ne peut rendre compte de la terreur des populations à l’approche des groupes ennemis», a-t-il déclaré en visioconférence depuis Pékin, en ajoutant «ne pas comprendre la fascination que la guerre peut exercer sur les gens». Il regrette qu’«aujourd’hui, le courage politique se résume au refus de dialoguer avec son adversaire». Pourtant, «tôt ou tard ajoute-t-il, il faut s’asseoir à la table de négociations, et le plus tôt est le mieux».

L’humanitaire pour masquer l’incurie des dirigeants africains en matière de santé?
L’inauguration en grande pompe à Dakar du navire-hôpital Global Mercy, appartenant à l’organisation humanitaire suisse Mercy Ships, incarne l’échec en matière de santé d’élites africaines promptes à aller se faire soigner à l’étranger.


