Vie et mort d’un dinosaure

Publicitas, tu as payé assez cher ton aveuglement des dernières étapes pour que l’on ne crache pas sur ta tombe. – © DR
Imaginons l’élan
qui l’a vu naître. En 1890, Charles E. Georg, un Allemand établi à Bâle, achète
une petite agence, en fait un SA et la déplace à Genève. Il lui donne le nom de
Publicitas, son adresse télégraphique. Et d’emblée, il étend ses activités à
toute l’Europe. En 1917, l’entreprise compte 54 filiales et 380 représentations
dans neuf pays. Après la guerre, le siège est déplacé à Lausanne. La Seconde
Guerre mondiale casse son modèle, l’affaire se concentre sur la Suisse, mais
dès 1947, un bureau s’ouvre à Paris. Dans les années soixante, c’est à nouveau
l’expansion dans le monde. Avec quel souffle! Le réseau s’étend sur
dix-sept pays.
Avec une
idée-clé, toujours la même: acquérir et distribuer la publicité pour
quasiment tous les titres de presse suisse et les connecter avec les clients
étrangers. La grande et belle pub mais aussi les petites annonces. A l’époque,
même dans les villes modestes, il était possible d’aller au guichet de «P»
et d’y remettre un message à publier dans n’importe quel journal d’Europe.
Les
éditeurs étaient heureux de confier le soin d’aller chercher leur manne
publicitaire à ce géant présent partout. Celui-ci devint pour eux un partenaire
incontournable, très proche, prêt à leur avancer des capitaux pour le
renouvellement des imprimeries, prêt aussi parfois à entrer dans leur capital.
En 1989, Publicitas Holding AG réunit 30 sociétés et compte...
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