Tous jaloux de Harvey Weinstein?!
«C’est pas à moi que ça arriverait… » Il était accoudé au bar avec des amis, à boire une bière. Sur l’écran de télévision au-dessus de sa tête, les news, et l’exclusion de Harvey Weinstein de la toute puissante Académie des Oscars. Il a lancé cette phrase à voix haute: «C’est pas à moi que ça arriverait!» J’ai sursauté. Il y avait dans sa voix autre chose que le soulagement d’échapper au lynchage public que traverse aujourd’hui le producteur accusé d’agressions sexuelles et viols par une trentaine de femmes. Cette autre chose, c’était une pointe de jalousie. Une grosse, très grosse pointe de jalousie. De fait, ce jeune homme buvant tranquillement sa bière dans le même bar que moi suintait le regret de ne pas être, ou avoir été, Harvey Weinstein.
Forte de l’immense compassion dont je suis capable, ça m’a fendu le cœur. C’est vrai: avons-nous eu une seule pensée, depuis le début du grand déballage Weinstein-sur-Hollywood, pour tous ces hommes qui n’ont jamais connu la joie de faire monter les plus belles femmes du monde dans leur suite pour leur montrer un scénario, ou de sortir de la douche en bandant sous leur peignoir en sachant que les mêmes plus belles femmes du monde, dont ils auraient eu les numéros de portables évidemment, les attendaient sur le canapé? Reconnaissons-le: nous n’y avons pas pensé, à ces hommes qui nous entourent, ces hommes de tous les jours, qui se prennent des râteaux dans les bars ou sur...
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