Qu’est-ce qu’une mauvaise mère?
«À quarante-six ans, j’avais tout raté.»
Giulia est professeur d’italien, fille d’une mère disparue et d’un père mélancolique, mère plus ou moins célibataire de trois grands enfants – ce qu’elle regrette aujourd’hui. De sa mère, Laura, elle ne possède que deux photographies jaunies glissées dans une ancienne édition de La Peau, le chef-d’oeuvre de Malaparte, pour qui elle partage avec l’absente une adoration surnaturelle. Pendant quarante-six ans, elle a tenté de se construire et de grandir, à l’ombre du fantôme maternel, à la fois haï et vénéré.
Amour propre, le dernier roman de Sylvie Le Bihan, questionne sans détours la maternité, la contingence de l’amour qu’une mère porte à ses enfants, la douleur de n’être pas la mère qu’on aurait voulu être, voire de n’avoir pas voulu être mère – et, alors, comment l’être malgré tout?
«Je me suis pliée aux traditions qui chantent qu’une femme naît mère» dit Giulia, et lui répond en écho le mot de Curzio Malaparte: «Je porte ma cellule sur moi, en moi, comme une femme enceinte porte son enfant dans son ventre.»
Pour Giulia, la maternité est une prison qui lui a volé vingt-et-un ans de sa vie de femme. Tôt séparée du père de ses enfants, elle s’est changée en mère à tout faire, en super héroïne de l’abnégation, et s’est perdue, oubliée.
Au moment où commence le récit, ses deux plus jeunes fils viennent d’atteindre...
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