«Povertyporn», ou le complexe du sauveur blanc

Un selfie innocent peut appuyer le stéréotype selon lequel seules l’aide, la charité et l’intervention des Occidentaux peuvent «sauver le monde». – SAIH Norway/Screenshot by NPR
Une campagne du Norwegian Students’ and Academics’ International Assistance Fund (SAIH) en association avec le compte parodique sur Instagram Barbie Savior, présente un guide à l’attention des volontouristes occidentaux: une vidéo et une marche à suivre expliquent avec piquant les impacts d’un naïf selfie représentant par exemple une jeune personne (de préférence blanche) entourée d’écoliers africains.
Selon Beathe Ogard, président de SAIH en Norvège, une photo innocente de ce genre peut appuyer le stéréotype selon lequel seules l’aide, la charité et l’intervention des Occidentaux peuvent «sauver le monde».
On connaissait le «foodporn» – une manie de prendre en photo son plat au restaurant pour la poster sur les réseaux sociaux – voilà maintenant le «povertyporn»: un besoin de montrer la pauvreté, sans recul critique, partout où l’on va, mais de préférence dans les «ex-colonies». Qu’il s’agisse d’une sorte d’impérialisme du 21e siècle ou d’un «white-savior complex» (complexe du sauveur blanc), ce reflexe numérique est rarement en adéquation avec les réels besoins de la population.
Alors, plus de volontariat pour les jeunes (et les moins jeunes) pendant leurs vacances d’été? Si, disent les responsables de la campagne. Il est même...
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