Pourquoi taire la nationalité des suspects est une mauvaise idée
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La police de la ville de Zurich l’a annoncé le mois dernier: par souci de ne pas attiser la xénophobie, elle n’indiquera plus la nationalité des prévenus dans ses communiqués de presse. Le municipal zurichois de la police, l’alternatif Richard Wolff, en a décidé ainsi. Son idée, qui a immédiatement créé un vif débat, a eu un écho en Suisse romande aussi. Les Verts genevois veulent que le canton suive l’exemple zurichois.
A gauche, de nombreuses voix applaudissent à une mesure qui évitera, pense-t-on, les amalgames douteux entre la criminalité et les étrangers. Des professeurs sont intervenus pour démentir tout lien démontrable entre la délinquance et le passeport et pour appuyer la nouvelle pratique zurichoise. A droite, le ton est plus mitigé, mais il est carrément hostile, on s’en doute, à l’UDC, prête à répliquer par une initiative populaire cantonale.
Dans les années 1990 déjà
La question n’est pas nouvelle. Dans les années 1990 déjà, la criminalité des étrangers était l’un des thèmes favoris de la droite dure. En 2000, la Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse adoptait une recommandation favorable à la divulgation, par souci de transparence, de la nationalité des suspects dans les communiqués de presse de la police. C’est la pratique suivie en général en Suisse depuis lors.
Ces dernières années, il ne faut pas l’oublier non plus, la transparence s’est imposée comme un principe essentiel de l’activité de l’Etat, non seulement au niveau fédéral – avec l’adoption de la loi sur la...
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