Oostduinkerke, roman de la perte identitaire

BPLT: Pour votre premier roman, vous trouvez tout de suite un des plus grands éditeurs suisses, l’Aire, puis vous obtenez le prix littéraire SPG récompensant une première œuvre littéraire d’un auteur romand. Vous ne vous êtes pas trompée de vocation en étudiant la médecine?
Claire May: Non, j’ai eu du plaisir avec la réception de ce livre, mais la médecine est un bonheur quotidien. Si je vouais ma vie à l’écriture, elle cesserait d’être cet espace de liberté sans contrainte, sans régularité imposée. Je laisse le besoin advenir, j’y réponds sans courir derrière l’écriture.
D’où est né le besoin d’écrire ce livre-là ?
C’est la perte d’un lieu qui m’était cher qui m’a poussée à écrire. L’écriture m’a permis de vivre ce deuil, de m’extraire de cette perte.
Votre héroïne vit la même situation, à la différence près que, à l’instant du récit, la maison familiale existe encore. Peut-on faire le deuil de quelque chose qui existe encore?
Je pense que oui. Je suis un peu solipsiste dans l’âme. Quand la Belgique cesse d’être un lieu où on se rend, elle disparaît de notre monde. On est créateur du monde dans lequel on vit.
Cela signifie qu’on peut faire abstraction des circonstances extérieures?
On est créateur de son propre monde. Le monde est ce que j’en fais. Je vais au travail le matin, mais je peux habiter ce moment de façon différente. Le pouvoir de la perception est phénoménal. Il y a plein de drames en toile de fond, mais...
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