20 ans et un temps de chien

© Benoit Peyruq
Vingt ans de réclusion criminelle. Autant dire un acquittement, pour ceux qui espéraient la condamnation à perpétuité d’Abdelkader Merah. Il aurait fallu pour cela qu’il soit reconnu complice des sept assassinats commis par son frère cadet Mohamed en mars 2012 à Toulouse et Montauban, dans le Sud-Ouest de la France. Manquant de preuves pour étayer ce chef d’accusation, ainsi qu’elle l’a expliqué dans les motivations de son verdict rendu hier soir à Paris au terme de cinq semaines d’un procès d’assises hors normes, la cour composée de magistrats professionnels a en revanche retenu contre lui l’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il écope du maximum de la peine, aux deux tiers incompressible. Son profil djihadiste est établi, mais l’homme, 35 ans, qui a écouté la sentence les bras croisés, debout, le regard tourné vers le président de la cour, n’est terroriste que par association, non par intention.
Mort le 22 mars 2012 à Toulouse dans l’assaut policier qui mit fin à son parcours macabre, Mohamed Merah n’était plus là pour répondre de ses terribles forfaits: trois soldats tués, un quatrième rendu tétraplégique, visés parce que la France était impliquée militairement contre ses «frères» en Afghanistan; un père, ses deux fils, une petite fille abattus dans la cour d’une école juive, précisément parce qu’ils étaient juifs et dont la mort devait «venger les enfants palestiniens», indiquerait-il, là encore, dans les derniers instants de sa vie. Abdelkader remplaçait en quelque sorte Mohamed dans le box, au côté d’un...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi













