Le nouveau bébé de l’UEFA

Publié le 24 janvier 2018

© 2018 Bon pour la tête / David Glaser

Imaginée par Michel Platini à Nyon il y a quelques années. Validée et livrée par l'équipe de son successeur Aleksander Čeferin, la nouvelle création de l'UEFA «La Ligue des Nations va mettre aux prises, dès le 6 septembre prochain, les 55 nations de sa confédération, dans un format de compétition original, qui privilégie les belles affiches sans désavantager les petites nations. Explications avec les coachs de la Suisse, la Belgique, l'Islande, la France et l'Espagne.

Bienvenue à la «Ligue des Nations», une nouvelle coupe continentale des nations, lancée aujourd’hui à Lausanne. Une Ligue des Nations, mais pour quoi faire? Simplement pour faire patienter les fans entre une Coupe du Monde 2018 en Russie et une Coupe d’Europe 2020 dans plusieurs pays d’Europe, pour stimuler l’attention d’un public qui en demande plus et qui ne veut pas de matchs joués pour du beurre. Donc, à partir de ce jour, il n’y aura presque plus de matchs amicaux entre deux nations européennes. La vie des joueurs sera plus compétitive encore, l’envie de ces mêmes joueurs et de leurs staffs, représentant leur pays avec fierté, sera quant à elle poussée à son maximum. L’ex-président de l’UEFA, Michel Platini, avait pensé à cette compétition impliquant les 55 fédérations européennes composant l’UEFA pour jouer un trophée supplémentaire prestigieux, dans une optique de valoriser les plus petites nations qui joueront entre elles dans les ligues inférieures de cette nouvelle ligue (la ligue D et la ligue C sont composées des plus petites nations comme Andorre, Malte ou les Îles Féroé). Ce rêve du président déchu – pour corruption présumée – a vu le jour en ce 24 janvier 2018 sous le patronage du nouveau chef de l’organisation du football européen, le Slovène Aleksander Čeferin.

La Ligue des Nations va ainsi nous éloigner des matchs soporifiques qui ne veulent rien dire, de ces matchs plein de coups de pattes bien bas, donnés par des équipes de « bouchers » de nations plus physiques qu’esthétiques dans les tibias des joueurs de nations «glamour» (Allemagne, Espagne, France, Italie ou Angleterre pour ne nommer que ces cinq là). La «Ligue» va aussi se passer des «sommets» déséquilibrés comme le récent France-Russie de décembre sans enjeu, les deux équipes étant qualifiées pour le Mondial 2018 en Russie, plutôt tranquillement pour les champions du monde 1998, automatiquement pour les Russes puisqu’ils organisent la compétition. En revanche la Ligue des Nations pourra-t-elle présenter une intensité aussi dramatique que le «1- 0» suisse qualificatif, joué à Belfast en décembre contre des Nord-Irlandais (a)battus par une erreur d’arbitrage incontestable. Un match qui est encore dans dans toutes les têtes tant il fut chargé en volts et en shots d’adrénaline, après le penalty injuste sifflé en faveur de la Nati. Oui! La Suisse qualifiée avec un coach Valdimir Petković loué pour son football, va devoir briller au Mondial russe puis à l’occasion de la Ligue des Nations ainsi que pendant les éliminatoires de l’Euro 2020 (voir guide explicatif ci-dessous).

La Suisse dans un groupe compétitif

Le même Vladimir Petković rayonnait dans la zone mixte du Swisstech Convention Center de l’EPFL, maison choisie par l’UEFA pour lancer sa nouvelle compétition. Dans le groupe A de la Ligue des Nations, se trouvent les meilleures équipes d’Europe. La Suisse en fait partie et a tiré deux nations qualifiées elles aussi de «leaders» au «ranking» des nations les mieux classées d’Europe. Il s’agit de l’Islande et la Belgique. Le sélectionneur helvétique a alors expliqué qu’il appréciait ce groupe A2 « avec deux équipes intéressantes. Ma première impression m’amène à croire que nous pouvons rivaliser à la fois avec la Belgique et l’Islande. Nous pouvons terminer premiers…»

Du côté de l’Islande, Helmir Hallgrimsson, le sélectionneur, savoure ce tirage au sort, une «chance» pour son peuple de 338’000 habitants. «On savait que peu importait le nom des adversaires tirés au sort. Ce sera dur pour l’Islande. On a déjà joué la Suisse et la Belgique par le passé, ce furent des matchs difficiles. Mais nous voulons jouer contre les meilleurs. On veut se mesurer contre eux. C’est un parfait moyen pour le football islandais pour se développer. C’est beaucoup plus motivant de jouer ce genre de matchs. C’est aussi une des raisons pour lesquelles on a gagné ces derniers temps (l’Islande a perdu contre la France en quart de finale de la Coupe d’Europe 2016, un véritable exploit).»

Helmir Hallgrimsson, le sélectionneur islandais. © 2018 Bon pour la tête / David Glaser

La Belgique, équipe terrifiante par la qualité de ses joueurs, dont une délégation qui brille en Angleterre (Kevin De Bruyne, Eden Hazard ou Vincent Kompany pour ne nommer que ces trois stars), sera l’adversaire des Suisses le plus coriace. Roberto Martinez, le sélectionneur des «Red Devils» belges avait un sourire qui en disait long sur ses espoirs de finir premier de son groupe A2. «Je suis très enthousiaste pour ce nouveau format de compétition. Les fans auraient peut-être sans doute voulu des noms plus « glamour » que la Suisse ou l’Islande, mais d’un point de vue footballistique, chaque nation de ce groupe est vraiment là pour son mérite. Tu regardes la Suisse, c’est une équipe avec de jeunes talents incroyables, avec des individualités comme Granit Xhaka ou Xherdan Shaqiri, sans oublier les joueurs de moins de 20 ans ou de moins de 18 ans qui montent aujourd’hui en équipe première. C’est toujours un vrai défi pour nous. Vladimir Petković a fait un très bon travail année après année.» Martinez aime aussi l’idée de rencontrer les Islandais, les fans de football de son pays ont adoré voir ces Vikings insatiables se battre, se dépouiller même pour se hisser en quart de finale de l’Euro français.  Il y a une «saga», «une histoire qui doit être célébrée pour les Islandais. Mais de mon point de vue, c’est sportivement que j’accueille ces deux matchs contre eux les bras ouverts, c’est exactement ce dont on a besoin pour le foot international. Pour le football belge, ce qui fera la différence, c’est notre soif de vaincre, notre mentalité de gagnant», assène Roberto Martinez dans un sourire plein de confiance et d’ambition.

«On a enfin une chance de gagner une coupe»

Que la Suisse se méfie de ces Belges à qui tout réussit, depuis leur frustrante sortie du dernier Euro. Comme le dit Helmir Hallgrimsson, le peuple islandais attend la Suisse et la Belgique de pied ferme. «Les Islandais pourront dire: « On a enfin une chance de gagner une coupe », c’est une philosophie chez nous, c’est de l’optimisme. On est toujours comme ça, c’est un trait de caractère de notre peuple. On se remet toujours des défaites…», rigole le sélectionneur islandais. Et la France, comment voit-elle son tirage au sort très solide qui l’opposera aux champions du monde allemands de 2014  et aux Pays-Bas?

Joachim Löw, manager des champions du monde 2014: l’équipe d’Allemagne. © 2018 Bon pour la tête / David Glaser

Le sélectionneur Didier Deschamps répond: « le tirage est ce qu’il est… Au départ, la configuration de cette compétition, c’est forcément de grandes équipes en face de nous. Avant, c’était compliqué de faire des matchs amicaux, de trouver des adversaires. Cette fois, on aura des matchs de prestige avec un réel intérêt sportif. On a intérêt à finir premier de la poule si on veut se qualifier pour le tournoi final (lire Guide pratique ci-dessous). Mais c’est aussi une très bonne chose pour les petites nations du foot aussi, cela leur offre sur le papier tout du moins, deux possibilités de se qualifier. Enfin, nous allons voir de grands matchs, ce qui est bien pour les joueurs, mais aussi pour les médias…»

En effet, comme Didier Deschamps le dit, les poules de la Ligue A sont toutes relevées, les matchs seront des «petites finales» à chaque coup avec Portugal-Italie (champion d’Europe 2016 contre champion du Monde 2006), avec Angleterre-Espagne, les deux nations aux championnats nationaux les plus compétitifs et les plus riches. Saluons, en amateur du beau jeu, cette bonne idée de Platini, pleine de bon sens, qui place le football européen encore un peu plus tout en haut de l’échelle du sport mondial. Coup de maître d’un point de vue marketing, les droits de retransmission TV se sont arrachés, preuve que les deux compétitions reines vendues par la FIFA (la Coupe du Monde) et par l’UEFA (l’Euro) ne suffisent plus. Le mot de la fin revient au sélectionneur de l’Espagne Julen Lopetegui, dont l’équipe jouera l’Angleterre et la Croatie: «Nos adversaires sont deux équipes fantastiques, ça va être un tournoi fantastique. Il faudra un mental fantastique pour trouver des solutions.» Oui c’est ça, vous l’avez compris, la Ligue des Nations dans les mots du coach ibérique d’origine basque, eh bien euh… c’est «fantastique», vive le bilinguisme riche en vocables uniques. Les audiences TV, les revenus publicitaires et la passion du continent pour ce ballon rond qui ne s’arrête jamais de tourner, devraient en effet aisément le confirmer.


Guide Pratique: comment fonctionne cette nouvelle compétition?

  • Le 16e championnat d’Europe des nations aura lieu dans 12 stades à travers l’Europe du 12 juin au 12 juillet en 2020.

  • La Ligue des nations ne se substitue pas aux éliminatoires pour l’Euro 2020 mais elle va attribuer quatre des 24 places en jeu.

  • La Suisse devra tenter de se qualifier par les éliminatoires ou en se classant leader de la poule A2 de la Ligue des Nations en dominant ses adversaires islandais et/ou belges.

  • Les adversaires de éliminatoires de l’Euro 2020 seront désignés le 2 décembre 2018. Les deux premiers de chacun des dix groupes d’éliminatoires seront qualifiés pour l’Euro 2020.

  • Des barrages permettront de donner les quatre derniers sésames pour l’Euro 2020 grâce à cette nouvelle Ligue des Nations. Les nations leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) qui n’ont pas réussi à se qualifier par les éliminatoires classiques s’affronteront lors de barrages en mars 2020.

  • Si les leaders de chaque ligue (A, B, C ou D) sont qualifiés par les éliminatoires classiques, la place de barragiste reviendra au suivant du classement de chaque groupe.

  • Chaque Ligue attribuera un billet, après un tournoi à quatre sous la forme de demi-finale/finale, ce qui va favoriser inévitablement des nations qui ont échoué lors des éliminatoires de l’Euro, car moins fortes.


Les seize groupes dans les quatre divisions
de la Ligue des Nations, dans le détail

Ligue A

Groupe 1 : Allemagne, France, Pays-Bas

Groupe 2 : Belgique, Suisse, Islande

Groupe 3 : Portugal, Italie, Pologne

Groupe 4 : Espagne, Angleterre, Croatie

Ligue B

Groupe 1 : Slovaquie, Ukraine, République tchèque

Groupe 2 : Russie, Suède, Turquie

Groupe 3 : Autriche, Bosnie, Irlande du Nord

Groupe 4 : Pays de Galles, République d’Irlande, Danemark

Ligue C

Groupe 1 : Écosse, Albanie, Israël  

Groupe 2 : Hongrie, Grèce, Finlande, Estonie  

Groupe 3 : Slovénie, Norvège, Bulgarie, Chypre  

Groupe 4 : Roumanie, Serbie, Monténégro, Lituanie

Ligue D

Groupe 1 : Géorgie, Lettonie, Kazakhstan, Andorre  

Groupe 2 : Biélorussie, Luxembourg, Moldavie, Saint-Marin  

Groupe 3 : Azerbaïdjan, Îles Féroé, Malte, Kosovo  

Groupe 4 : Macédoine, Arménie, Liechtenstein, Gibraltar


Calendrier

Journée 1 : 6-8 septembre 2018

Journée 2 : 9-11 septembre 2018

Journée 3 : 11-13 octobre 2018

Journée 4 : 14-16 octobre 2018

Journée 5 : 15-17 novembre 2018

Journée 6 : 18-20 novembre 2018

5-9 juin 2019 Tournoi final pour les vainqueurs de groupe de la Ligue A
26-31 mars 2020 Barrages pour l’Euro 2020, pour les équipes les mieux classées de la Ligue des Nations non-qualifiées directement

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