La capitale, Douchanbé

Bloc d’habitation standard datant de la période soviétique à Duchanbé. – © Céline Yvon
Céline Yvon
Auteure active dans la coopération internationale
Peu de villes sont si attachantes et rebutantes à la fois. Ville, parce que les Soviétiques des années 1930 l’ont voulu – pas question de déclarer capitale un centre urbain préexistant, il s’agissait de bâtir un monde nouveau, révolutionnaire – celle qui, au tournant du siècle passé n’était qu’un petit bourg sans importance se démène aujourd’hui comme elle le peut pour se maintenir au rang de capitale. Capitale d’un pays dont le nom n’évoque pas grand-chose à pas grand monde, Douchanbé a été dotée à la hâte de musées, de bibliothèques et de monuments à la mémoire de la Grande Guerre Patriotique2. Depuis l’indépendance des années 1990 et la montée en puissance du Dieu Kitsch, les colonnes en stuc s’y reproduisent comme des lapins tandis que la couleur des façades y vire au pastel. Douchanbé, bonbonnière d’Asie centrale. Bonbonnière de mouchoir de poche, il va sans dire, car passé le fier quartier des ministres et des expatriés, le gris reprend ses droits et la ville retourne à la poussière.
Boiseries refaites du plafond d’une Tchaikhana (maison de thé), Duchanbé. © Céline Yvon
Les artères de Douchanbé sont tirées au couteau. Droites, larges, elles sont bordées de peupliers encore sonnés d’avoir survécu à un périlleux voyage. Nourris à l’infini monotone des plaines russes, véritables balalaïkas de l’âme slave, les peupliers se sont en...
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