Karl Kraus et les femmes

«L’ homme a cinq sens, la femme n’en a qu’un», écrivait Karl Kraus. – © Flickr
J’ai appris très vite grâce à lui que si la représentation de la femme est «confortable», sa réalité l’est beaucoup moins. «J’aime bien monologuer avec une femme, disait-il, mais je trouve plus stimulant de dialoguer avec moi-même.»
J’avais déjà observé que la plupart des femmes aiment rêver des hommes sans coucher avec eux. Karl Kraus conseillait d’attirer expressément leur attention sur le caractère impossible de ce projet, ce qui m’a valu quelques déboires.
Mais ce qui m’a le plus marqué est le caractère incroyablement profond de cette réflexion: «Les femmes sont souvent un obstacle à la satisfaction sexuelle, mais de ce fait érotiquement exploitables.» Il m’a fallu des années pour le comprendre et le mettre en pratique.
J’y songeais en lisant la biographie de Karl Kraus par mon ami Jacques Le Rider dont j’ai eu le privilège de publier, il y a près de trente ans, le premier livre: Le Cas Otto Weininger, racines de l’antiféminisme et de l’antisémitisme qui, contrairement à nous, n’a pas pris une ride. Karl Kraus, qui fut un des premiers à découvrir, dès sa parution en 1903 Sexe et Caractère, écrit aussitôt à son auteur: «Un admirateur des femmes adhère avec enthousiasme aux arguments de votre mépris pour les femmes.» Peu après la parution de son chef d’œuvre, Otto Weininger âgé de vingt-trois ans seulement, se suicidera dans la maison de Beethoven. À ce propos, Karl Kraus notera: «Je ne l’ai connu que de loin, ce qui me donne compétence pour porter un...
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