Grandeur et décadence du glam rock

David Bowie en Ziggy Stardust, au début des années 70, dans une combinaison signée Kansai Yamamoto. – © DR
A la fin des années 60, le rock se prend au très sérieux, prône l’authenticité, la sincérité. La mode est au country-rock et les survivants hippies ont tous adoptés de confortables vestes en velours côtelés, portent des jeans usés et rapiécés; quand ils ne susurrent pas de mièvres chansons d’amour, ils entament d’interminable solo de guitare virtuose.
Le look n’a plus aucune importance et l’ambiance est cosy coin du feu. Un truc de vieux quoi… C’est cela que le glam rock va balayer en réhabilitant l’hystérie collective, l’hyper narcissisme et les jets de petites culottes. Le poil, sous les aisselles et sur les jambes, les cheveux hirsutes, la barbe, la comédie musicale Hair, Lenon et Yoko Ono, nus, sur la pochette de leur album, tout ça a vécu. Le naturel, l’organique, le sain, vont faire une pause. Place à l’artificiel, aux paillettes, aux maquillages déments, au chimique, au plastique, aux speed.
Le glam ressuscite la folie des débuts du rock, le côté camp de Little Richard et les excès à la Jerry Lee Lewis, et annonce le punk. Le Pop Art, l’underground gay, le postmodernisme prennent le pouvoir. Tout redevient second degré, faux semblant, dérision et parodie. Gloire soit rendue au puissant simulacre, scandale et enthousiasme délirant sont de retour. Il ne s’agit plus de changer le monde mais de passer une soirée de dingue, de sortir de soi, de s’oublier. Le premier degré, c’est fini. En tout cas, pour un temps. Quatre ans exactement, si on s’en rapporte...
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