Forage, ô désespoir

© Vincent
Laurent Flutsch
La semaine dernière, la presse suisse a relayé la bonne nouvelle avec une complaisance zélée du meilleur effet: les forages effectués par la NAGRA à Bülach (ZH) confirment que le sous-sol s’y prête idéalement à l’enfouissement des détritus nucléaires! Tout va donc pour le mieux, la vie est belle et l’avenir lumineux, tralala tsoin tsoin!
Pour peu qu’on y regarde de plus près avec un soupçon d’esprit critique, l’enthousiasme se refroidit hélas nettement plus vite qu’un fût de déchets radioactifs. D’abord, nul ne semble avoir relevé la légère contradiction dans le communiqué de la NAGRA, qui sous le titre enivrant «Les résultats sont conformes aux attentes» claironnait le 28 novembre: «Nous avons atteint la profondeur de 1370 mètres et réussi à obtenir de bons échantillons de roches», qui «ont été transmis pour examen à différents laboratoires».
Bien profond
D’ores et déjà les forages «confirment qu’un dépôt en couches géologiques profondes peut être construit dans la région». Et «grâce à un second forage, cette fois à Eglisau, les résultats obtenus à Bülach vont pouvoir être vérifiés et complétés». Faudrait savoir: s’il est confirmé qu’un dépôt «peut être construit», à quoi bon analyser les échantillons de roches? Et pourquoi faut-il que les résultats soient «vérifiés et complétés» à l’aide d’un autre forage? Resterait-il donc des incertitudes? Si oui, pourquoi suggérer que tout est réglé? Bref, tout ça n’a pas l’air très sérieux.
Au-delà de ce communiqué triomphal qui sent la méthode Coué, il...
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