Publié le 11 septembre 2019
Pour ceux qui «likent» la haine, les réseaux sociaux sont un paradis. Heureusement, il existe des solutions pour faire de leur vie un enfer. Ne reste plus qu’à les «partager».

Sebastian Dieguez

Si le retour en force de l’extrême droite en Allemagne doit nous offrir une leçon, c’est qu’on n’en a jamais fini avec la haine. L’être humain a la mémoire d’autant plus courte que son ego est fragile, et les slogans du type «plus jamais ça» n’ont que peu de force face à l’inépuisable réservoir de connerie qui sommeille en nous. Il n’y a qu’à jeter un œil surles réseaux sociaux. Des jeunes couillons se sont enrichis à milliards en inventant des merveilles de technologie censées rassembler les gens et faciliter la communication, et les voici complètement démunis lorsqu’il s’agit de réguler les contenus ignobles et haineux. Telles des mauvaises herbes parasitiques, ces saloperies repoussent partout et plus fort à chaque fois qu’on en arrache un bout, s’adaptent quand on les interdit et contaminent tout sur leur passage.
Le constat est simple: le combat contre la haine est en train d’être perdu. Elle prolifère, convainc et recrute dans l’espace virtuel, puis se concrétise dans les urnes et des passages à l’acte mortifères. Pas une tuerie, aujourd’hui, sans qu’on découvre, hagard, qu’un petit minable a décidé de s’armer jusqu’aux dents après s’être amplement intoxiqué sur les autoroutes du ressentiment numérisé. Et on ne pourrait rien y faire?
Oh, il y a bien quelques initiatives pour légiférer tout ce bazar. Comme cette grosse bastringue à Genève, présidée par Doris Leuthard, qui se propose de «promouvoir» des «normes éthiques» dans le «monde numérique». La «Swiss Digital Initiative» ça s’appelle. Cela aura au moins le mérite d’occuper l’ex-conseillère fédérale, et d’améliorer, sinon les réseaux, au moins son réseau à elle. En attendant, d’autres gens bossent vraiment et documentent toute l’ampleur du phénomène. Une étude de grande envergure, par exemple...

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