Barbara, la neige et moi
J’ai recommencé à courir. Après avoir arrêté pendant près de cinq ans. Je ne dis pas que ce sera NewYork au printemps ou que j’ai commandé mon dossard pour Marathon à l’automne, mais j’ai recommencé. Tout mon budget de la semaine est passé dans du Voltaren. Et puis côté élégance, lorsque je marche, c’est moyen.
Je cours en forêt, près du lac puis je vais dans les hauteurs de la ville, et je passe devant la maison où a habité Barbara Hendricks pendant des années. J’ai croisé cette femme extraordinaire à quelques reprises. Vous savez, c’est le genre de femme intimidante pour la groupie discrète que je suis, et vous découvrez qu’elle, cette diva, c’est une femme timide, qui préfère ne pas être reconnue.
La première fois que je l’ai vue, elle déposait des cartons dans sa voiture. Elle portait un kimono fleuri, elle avait les cheveux lâche et lorsqu’elle m’a vue courir, elle a baissé la tête et les yeux. J’aurais pu m’arrêter. Lui dire mon admiration, repartir au pas de course, mais j’ai respecté. Je me suis juste retournée pour la voir encore et j’ai vu qu’elle affichait un petit sourire de gratitude, comme pour me remercier de ne pas l’avoir importunée. C’était bien elle, et le moindre doute a été emporté lorsque j’ai vu arriver son grand mari suédois qui apportait aussi des cartons.
Sa voix, sa douceur, son parcours, son enfance pauvre, les adolescents qu’elle a vus mourir autour d’elle alors qu’elle...
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