Avec Sollers, à Venise

Venise par Willem Arnold Witsen (Amsterdam), c.1920
Philippe Sollers a souvent raconté sa découverte de Venise.
«Je me revois, à l’automne 1963, arrivant pour la première fois, de nuit, à Venise. Je viens de Florence, me voici tout à coup sur la place Saint-Marc. La précision de la scène est étonnante: debout, sous les arcades, regardant la basilique à peine éclairée, je laisse tomber mon sac de voyage, ou plutôt il me tombe de la main droite, tant je suis pétrifié et pris. J’entends encore le bruit sourd qu’il fait sur les dalles. Je sais, d’emblée, que je vais passer ma vie à tenter de coïncider avec cet espace ouvert, là, devant moi.»
A la suite de ce véritable coup de foudre, l’existence même et l’œuvre de Sollers en seront comme bouleversées, sinon transfigurées. Venise va devenir l’un des sujets de prédilection de l’écrivain, qu’il va évoquer dans nombre de ses livres, quand il n’en constitue pas le thème quasi unique. L’un de ses romans ne s’intitule-t-il pas tout simplement La Fête à Venise? Et il va bien sûr consacrer un ouvrage à l’un des Vénitiens les plus fameux, sinon le plus célèbre, Giacomo Casanova (1725-1798). A propos duquel il a l’habitude de rapporter cette anecdote.

Philippe Sollers à Venise, 2011. Saisie d’écran.
Nous sommes à Paris, à l’Opéra. Comme Casanova, qui accompagne l’ambassadeur de la Sérénissime, se fait remarquer de la marquise de Pompadour, favorite du roi Louis XV, elle lui demande:«Vous venez donc de...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi











