Ce vieux foldingue de Jean Ziegler nous empêchera-t-il de dormir?

© Matthias Rihs / BPLT 2020
Cela n’a pas manqué, comme je m’y attendais: dès que j’ai annoncé sur Facebook, l’autre jour, la parution du dernier livre de Jean Ziegler, consacré à la tragédie humanitaire toujours en cours «sous nos fenêtres» et dans l’indifférence à peu près générale, l’un de mes «amis» du réseau social, bel esprit supérieur de la haute intelligentsia helvético-française, prof de littérature et très éminent critique, n’a pu se retenir – le seul soit dit en passant – de balancer ces deux mots de sa haute chaire: «larmoyant et pitoyable!».
Qu’on se le dise dans les églises et les chapelles de tout bord: que se sentir touché, même de loin et sans qu’il s’agisse seulement de dorloter sa conscience, par le sort de milliers de nos semblables qui fuient leurs villes et villages en ruines, ne peut être désormais, aux yeux de certains de nos humanistes éclairés, que «larmoyant et pitoyable». Il faut en effet raison garder, les yeux et le cœur secs, et nul besoin de lire le dernier livre de ce fou de Ziegler pour conclure d’avance qu’il est «larmoyant et pitoyable». On l’a vu larmoyer à la télé, et c’est une vraie pitié que de le voir invoquer les «droits humains», devenus la bête noire de ceux qui, au motif de résister au «politiquement correct», ce sont transformés en cyniques relançant, au niveau européen, le slogan hideux et mensonger justifiant naguère la fermeture de nos frontières, selon lequel «la barque est pleine».

Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi














