La Suisse dans la course mortelle contre la douleur

Un Suisse sur quatre au moins consomme des antidouleurs toutes les semaines. – © Tony
La lutte de l’homme contre la douleur remonte à la nuit des temps. La première utilisation de l’opium pour combattre les maux – physiques ou non – date de l’époque des Sumériens (il y a environ 4000 ans). Déjà, dans l’Antiquité, les risques associés à l’abus de cette substance issue du pavot étaient connus. Socrate lui-même s’en serait servi pour mettre fin à ses jours. Aujourd’hui, les opiacés sont toujours utilisés pour combattre la douleur, mais leur dangerosité fait de ces derniers un remède largement contre-productif.
Aux Etats-Unis et au Canada, l’utilisation abusive d’antidouleurs est désormais considérée comme une épidémie. Dès 2010, on parle de «crise des opioïdes», élevée au rang d’urgence de santé publique par Donald Trump, en 2017. De plus, la trop grande facilité d’obtention de ces médicaments, suivie d’un rétropédalage brutal pousse certains patients devenus dépendants à se tourner vers des substances moins chères et plus faciles d’accès, comme l’héroïne. Des membres du corps médical profitent alors de leur position pour faire chanter ces «drogués», qui ne se résument plus à une branche marginale de la population. Soixante personnes, dont des médecins, des infirmiers et des pharmaciens, ont été inculpés en avril dernier pour avoir prescrit des centaines de milliers d’ordonnances pour des opiacés, parfois en échange de relations sexuelles, ou à des tarifs exagérés.

Aux Etats-Unis, le pourcentage d’overdoses dues aux opiacés augmente chaque année (70’000 morts en 2017)...
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