«L’Afrique est sous le poids d’une nouvelle colonisation, pire que celle qu’elle a connue»

Publié le 8 décembre 2018

Des enfants traînent devant un tas de fumier. – © 2018 Bon pour la tête / Amèle Debey

La pauvreté et le désœuvrement sont représentatifs de l’Afrique de l’Ouest depuis plusieurs dizaines d’années. Pourquoi donc ce continent continue-t-il à abriter «toute la misère du monde»? Quelle part de responsabilité l’Occident se refuse-t-il à assumer dans les crises qui touchent certains des pays du Sahel, dont le Niger? Quel est le sentiment de la population face à l’hégémonie européenne? Quatrième et dernier volet de notre enquête au sud du Sahara.

Le Niger a obtenu son indépendance en 1960, comme 16 autres pays d’Afrique subsaharienne, dont 13 colonies françaises. Pour autant, le cordon qui relie le Niger à l’Hexagone n’est toujours pas coupé, si on en croit plusieurs observateurs locaux. La plupart des lois qui régissent le pays seraient un copié-collé de la loi française de 1958. Le français est toujours imposé comme la langue officielle (lire notre troisième article), alors que la plupart des gens ne le parlent pas, ou très peu, le franc CFA est imprimé en France. Ce serait également la France qui détiendrait les réserves d’argent du Niger.

«L’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine, à la quelle le Niger appartient, ndlr) souhaiterait une monnaie unique, mais la France n’acceptera jamais qu’il y ait un franc commun africain. Car si la monnaie est créée chez eux c’est qu’ils y ont un intérêt», témoigne un membre engagé de la société civile nigérienne qui a souhaité rester anonyme et qui fait référence à la France comme à «la Métropole»: «Ici, tout repose sur la France. Que ce soit la politique, le système économique, le système éducatif… En Afrique de l’Ouest, il n’y a pas un président qui est élu sans l’accord des Français, selon ce témoin. Même les coups d’Etat sont commandités par la France. On appartient tous à la France.»

«Si cette mine d’uranium était en France, jamais elle ne pourrait fonctionner de cette façon, mais comme on est chez les ‘nègres’, ça ne fait rien.»

Comme c’est le cas dans de nombreux pays africains, le Niger a vendu son sous-sol à des entreprises occidentales qui finissent par posséder bien plus que de la matière première; elles verrouillent la liberté de parole de ceux qui souhaitent dénoncer leurs dérives. La société Areva, rebaptisée Orano, exploite les gisements d’uranium sans pour autant assumer les conséquences de cette activité sur la population. La «route de l’uranium» est dans un état catastrophique (lire notre premier article) et la ville d’Arlit, où la société française a commencé ses extractions d’uranium dans les années 70, est contaminée par la radioactivité. Mais le nom d’Areva intimide et le gouvernement nigérien ne souhaite pas mettre ce juteux arrangement en péril. Le film La colère dans le vent, qui traite des nombreuses retombées de la radioactivité à Arlit, a été censuré au Niger, comme le rapportait sa réalisatrice dans une interview accordée au Monde, en début d’année. «Ils jettent leurs déchets radioactifs dans le désert, les animaux en meurent, explique un autre personnage de la société civile. Si cette mine d’uranium était en France, jamais elle ne pourrait fonctionner de cette façon, mais comme on est chez les ‘nègres’, ça ne fait rien.» Cette mine, la plus importante d’Afrique, fait du Niger le second exportateur d’uranium le plus important derrière le Canada. Malgré cela, le pays figure parmi les derniers en terme de développement humain, ainsi que dans les dix premiers considérés comme les pays les plus pauvre du monde. Actuellement, le PIB du Niger est d’un peu plus de 8 milliards de dollars et le PIB par habitant est d’un peu moins de 400 dollars, selon les chiffres de l’Université de Sherbrooke. Le premier secteur générateur de revenus du pays est l’agriculture, qui représente 40% du PIB, malgré les défis climatiques, anthropiques et démographiques que pose cette activité.

De Françafrique à Chinafrique 

La toute-puissance d’Orano au Niger est d’autant plus indécente que tout a été mis en œuvre pour que le prix de l’uranium ne soit pratiquement pas revu depuis l’indépendance, plus d’un demi-siècle. Les Occidentaux se partagent les ressources d’un pays en déshérence économique qui a, depuis 2011, un ancien cadre d’Areva pour président. Dans un papier diffusé sur un blog de Mediapart, un technicien en génie climatique a fait le calcul: «Selon nos estimations, le Niger a produit entre 100’000 et 150’000 tonnes depuis 1960 au prix moyen de 27’300 F CFA le kilo (soit 42 euros). Nettement en dessous du cours mondial moyen qui était de 122’000 F CFA le kilo (187 euros) sur la période. Sur la base de ces prix moyens et d’une production oscillant entre 100’000 et 150’000 tonnes, on peut dire que la vente de l’uranium du Niger est chiffrée entre 4,2 milliards et 6,3 milliards d’euros. Si le prix international avait été appliqué, les actionnaires (Etat et partenaires) se seraient partagé entre 18,7 milliards et 28 milliards. Ils ont perdu entre 14,5 milliards d’euros et 21 milliards de dollars.» En fait, l’agriculture – et notamment l’oignon nigérien – alimente mieux le budget que la vente d’uranium.

Mais la France n’est pas le seul partenaire économique des pays d’Afrique subsaharienne. Depuis vingt ans, la Chine accroît sa présence sur ce continent, allant même jusqu’à initier un Forum sur la coopéaration sino-africaine, qui en est à sa septième année d’existence. «Les Chinois, c’est pire que les Français, confie un témoin nigérien. Le gouvernement a même été jusqu’à leur fermer une mine. Et puis ils paient les Nigériens cinq fois moins que les ouvriers chinois». En effet, de nombreux manquements aux règles du Code minier et du Code du travail ont été enfreintes par des sociétés chinoises, et pas seulement au Niger. Les ouvriers d’Azelik (entre Agadez et Arlit), se considérant exploités, ont même été jusqu’à voter une grève illimitée il y a quelques années. Point important: une étude publiée par l’institut McKinney Afrique révèle que sur les 10’000 entreprises chinoises implantées en Afrique, seuls 47% de leur approvisionnement vient d’entreprises africaines locales. Pire: seuls 44% des gestionnaires locaux de ces entreprises sont Africains. Un comble pour ces pays qui peinent à réduire leur taux de chômage.

La Chine est en train de devenir le plus important partenaire économique des pays africains. © McKinsey Africa

Outre l’uranium, le Niger a vendu ses gisements de pétrole aux étrangers et des mines d’or sont également exploitées depuis quelques années dans la région,  principalement par le Canada, dans des conditions toujours aussi douteuses:

De jeunes Burkinabés travaillent sur des mines d’or, à Tabelot. © SecurityPraxis.Eu

«Alors du coup, pour compenser, ils envoient leurs organisations internationales soi-disant pour le développement. Mais c’est un retardement en fait, s’énerve cette Occidentale installée au Niger depuis quelques années. On apprend aux gens à devenir paresseux, parce que maintenant qu’est-ce qu’ils font? Ils attendent le prochain projet. Ils attendent que ça leur tombe du ciel au lieu de chercher eux-mêmes une solution au problème.»

A Diffa, une ville du sud-est nigérien particulièrement touchée par le terrorisme, on dénombre plusieurs dizaines d’ONG. «Les questions et les défis qui sont posés par la coordination de ces activités qui présentent un grand risque de substitution aux tâches de l’état, explique Christian Eggs, responsable de la Direction du développement et de la coopération (DDC, ndlr) au Niger. Si le travail d’urgence ne s’appuie pas sur les structures officielles en place et ne travaille pas en renforcement de ces structures, alors on aura pas résolu le problème. Aux problèmes structurels on ne peut seulement répondre par des actions d’urgence.»

Education

Symptômes d’un pays dans lequel la démocratie et la liberté d’expression sont hypothéquées, les journalistes sont souvent corrompus et ne représentent, aux yeux de la population, que les scribes du pouvoir en place. Lors de ma visite à Point d’appui (lire notre troisième article), même les enfants n’étaient pas dupes. Interrogé sur la fonction d’un journaliste, l’un d’eux a répondu: «C’est ceux qui tendent le micro au président». Pour exemple, ce verbatim extrait du journal Le Sahel est lourd de sens. Le discours du président Mahamadou Issoufou y est retranscrit sans le moindre recul ni analyse propres au métier:

Extrait d’un «article» tiré du journal Le Sahel. © 2018 Bon pour la tête / Amèle Debey

 

«On se nourrit de l’espoir que ça va changer, mais la relève est assurée par qui?, s’interroge un Nigérien engagé. Aujourd’hui, ces mêmes dirigeants envoient leurs enfants en études en Europe. Ils ont détérioré le système scolaire nigérien à dessein. Quand tu auras le choix entre celui qui a étudié dans le système nigérien et celui qui a étudié en France, au Canada, en Belgique ou en Suisse, le choix est clair: la relève est garantie par leurs enfants. Nous, nos enfants ne peuvent être que des subordonnés. Même à l’université, l’enseignement supérieur est entre les mains de leurs enfants. Aujourd’hui tu ne trouveras pas un directeur national, ne parlons même pas des ministres, dont les enfants étudient au Niger. Ou, si c’est le cas, ils sont dans des écoles privées étrangères.»

«Il faut que l’opinion internationale sache que l’Afrique est sous le poids d’une nouvelle colonisation, pire que celle qu’elle avait connue, ajoute le civil, qui tient à ce que son anonymat soit respecté. La pire des guerres pour nous détruire, c’est d’hypothéquer notre système éducatif à travers le financement de programmes imposés qui ne font que baisser les performances des élèves. Nous sommes sciemment maintenus dans une précarité incomparable.»

Ici, des élèves s’entassent dans une salle de classe en paillote, à Agadez. Les conditions d’étude sont très précaires. © DR

Les étudiants africains inscrits en France représentent cependant 42,5% du total des étudiants étrangers. Selon Campus France, ils sont majoritairement originaires du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun. Mais tous ne sont pas issus de familles aisées et bon nombre d’entre eux seront impactés par la hausse des taxes universitaires de 1000% prévue en 2019 par le Premier ministre, Edouard Philippe. Le droit d’étudier sera fixé à 2770 euros en licence (contre 170 euros aujourd’hui) et 3770 euros en master et doctorat (contre 243 euros en master et 380 euros en doctorat jusqu’à présent). Une hausse qui ne concerne pas les Européens. Cette annonce a fait l’effet d’une bombe dans les communautés d’étudiants africains qui y voient une tentative de faire le tri entre ceux qui pourront payer et ceux qui ne le pourront pas, comme l’exprime notamment un étudiant et écrivain haïtien dans une lettre ouverte diffusée par Le Point. Cette taxe fait indiscutablement partie des mesures impopulaire (et c’est un euphémisme!) du gouvernement Macron.

Syndrome de Stockholm

Dans un article explicatif publié dans Marianne, le directeur de recherche émérite au CNRS et directeur d’études à l’EHESS, Jean-Pierre Olivier de Sardan, fait l’analyse suivante: «Le système de l’aide, que ce soit l’aide projet, l’aide sectorielle ou l’aide budgétaire (les trois restent mêlés), induit une dépendance malsaine et paralysante, du haut en bas de l’Etat comme de la société civile. Contrairement à beaucoup d’idées reçues, cette prison n’est pas tant imposée de l’extérieur qu’intériorisée par les acteurs nationaux. C’est surtout une prison mentale. On a souvent évoqué les aspects politiques de cette dépendance (‘la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit’), ou ses aspects économiques (ajustement structurel, macro-conditionnalités néo-libérales), mais beaucoup moins ses aspects ‘socio-culturels’: perte du sens de l’initiative, adoption de la rhétorique des partenaires et pratiques du double langage, attitudes de ‘bons élèves’, comportements rentiers, passivité, absence de soutien aux innovations locales, primat aux procédures standardisées aux dépens des contextes, faible recours à l’expertise nationale…»

«On obéit à l’ancien colon, on le respecte. Il faut décoloniser les têtes, commente un autre personnage de la société civile. C’est cent ans de colonisation. Pas quelques poignées d’années comme lors des guerres mondiales. C’est ancré dans les esprits. C’est comme les rapports des victimes avec leur bourreau. Ils détestent les Français, mais ce qui est français est gage de qualité. C’est un rapport ambivalent.»

Entre les velléités africaines et les tentatives d’aide souvent inadaptées des Occidentaux, on ne voit pas bien comment on va pouvoir s’en sortir…

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