Les médecins nous sauveront-ils de la banalisation du suicide?

Détail de «Allegoria sacra», collage numérique du collectif russe AES+F. – © AES+F

Bertrand Kiefer est un médecin suisse, théologien et éthicien. Il est rédacteur en chef de la Revue médicale suisse. © DR
Commençons par un bref résumé des épisodes précédents. Le suicide assisté en Suisse a longtemps été réservé aux personnes atteintes d’une maladie mortelle. En 2014, Exit, la principale association active dans ce domaine, étend discrètement ses interventions aux «fatigués de la vie». L’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) décide de clarifier la situation. Elle élabore de nouvelles directives qui vont elles aussi dans le sens d’un assouplissement…
Oui, car dans les directives en vigueur jusqu’ici, l’ASSM considère le suicide assisté comme acceptable seulement lorsque «la fin de vie est proche». Ce critère a disparu du nouveau texte, au profit de celui de «souffrance insupportable». L’autonomie de l’individu devient la seule référence.
Ces nouvelles directives ont été approuvées le 17 mai dernier mais la FMH (Fédération des médecins suisses) s’y oppose. Elle pourrait refuser de les intégrer à son code de déontologie. Ce serait une première historique…
Selon la procédure, la Chambre médicale, qui est en quelque sorte le parlement de la FMH, vote pour intégrer, à mesure de leur publication, les nouvelles directives de l’ASSM dans le code de déontologie des médecins. Jusqu’à présent, ce vote a toujours été positif. Mais cette fois, on est dans un cas de figure inédit: la FMH a dit «non» aux nouvelles...
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