Pascal Crittin: «Nous n’avons pas la prétention de faire tout juste»

Publié le 18 décembre 2017
Les Suisses voteront le 4 mars sur l’initiative «Oui à la suppression des redevances radio et télévision» appelée également «No Billag», laquelle prévoit en plus de l’abolition de la redevance l’interdiction pour la Confédération de subventionner des médias audiovisuels ainsi que l'obligation de mettre aux enchères les concessions actuellement détenues par les radios et télévisions, que cela soit la SSR ou les chaînes régionales. De nombreuses critiques sont faites à la SSR, et notamment s’agissant de la position de la direction qui affirme qu’en cas d’acceptation, l’initiative impliquerait la fin de l’entreprise SSR ainsi que d’une bonne partie des médias audiovisuels régionaux qui touchent une part de la redevance. Le directeur de la RTS Pascal Crittin, entré en fonction au 1er mai 2017, a accepté de s’exprimer plus longuement sur la campagne et les critiques qui sont également adressées à la RTS.

La votation a lieu dans environ 100 jours, mais la campagne bat déjà son plein. Quel est votre sentiment en tant que directeur de la RTS à ce stade?
Elle a en effet commencé très fort. Dans la mesure où nous sommes souvent critiqués, parfois même attaqués, je ne vais pas le cacher, ce n’est pas toujours facile. La critique paraît quelque fois injuste, mais le débat est juste. Le public a le droit de savoir et de comprendre.
S’agissant des collaborateurs, comment vivent-ils la campagne? Est-ce qu’elle a un impact sur le climat à la RTS?
Je vais dire les choses de manière très claire: une partie du personnel a peur. Ils ont conscience que si l’initiative passe, nous perdrons 75% de nos revenus dans un délai de neuf mois. Ils savent que cela ne sera pas facile de se retourner dans pareille situation et craignent donc pour l’emploi et pour cette entreprise en laquelle ils croient. Mais au-delà de ça, je suis très fier d’eux. Dans un contexte aussi tendu, ils font un travail très professionnel, nous continuons à lancer de nouvelles émissions et nous assumons le mandat qui est le nôtre.
Est-ce qu’il y a des projets ou des émissions qui sont en standby en attendant la votation?
Seuls les projets d’investissement sont en standby. Nous sommes responsables: nous n’allons pas lancer des commandes alors que l’avenir est incertain.
Vous avez des exemples de projets concernés?
Le projet de bâtiment sur le campus des hautes écoles lausannoises par exemple. Nous profitons de ce temps pour aller plus loin dans l’étude. Par contre, nous continuons bien sûr à créer et à lancer de nouvelles émissions, de nouvelles offres sur internet et sur les réseaux sociaux.
A ce sujet, l’émission Nouvo a été diffusée pour la dernière fois le lundi 11 décembre à la télévision et n’existera plus que sur...

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