Sans sucre, merci
On mange trop de sucre. Les instances politiques font pression sur les industriels pour qu’ils mettent la pédale douce dans les sodas, les céréales, les aliments confectionnés. C’est bien, mais vous savez quoi? Nous ne sommes pas seulement poussés à l’addiction par une industrie machiavélique. C’est mentalement que nous sommes intoxiqués. La preuve par la science (enfin, un peu malgré elle).
Il y a vingt ans, une équipe de chercheurs américains publiait les résultats d’une de ces expériences en sciences sociales qui sont à la littérature scientifique ce que les tubes sont à la chanson. Le sujet: les mécanismes de la volonté humaine. Les conclusions: le self-control constitue une ressource mentale limitée. Nous avons tous une capacité à surmonter la frustration, mais quand la réserve est épuisée, nous ne sommes plus bons à grand chose.
La théorie de «l’épuisement du moi» était née. Elle tiendra le haut du pavé durant une génération: elle n’est tombée en disgrâce scientifique que l’an dernier.
Sur quelle expérience reposait-elle? Le moment crucial pour le cobaye était censé relever de la torture gustative: il avait devant lui 1) des «cookies» au chocolat sortis du four 2) des radis. Il n’était autorisé à manger que les radis.
En d’autres termes: le cobaye vivait nécessairement un moment d’intense frustration vu que, dans l’esprit du chercheur qui a conçu l’exercice, sa préférence pour les biscuits au chocolat était une évidence implicite, un dogme intangible qu’il ne lui venait pas à l’esprit de questionner. Un...
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